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miCkey[3d] aux FrancoFolies: « Je reviendrai au Club Soda »

Une collaboration d'Éléna Choquette

miCkey[3d]

miCkey[3d]

22 juin 2010 (QIM) – Nous les avons attendus: miCkey[3d] n'a pas foulé la terre montréalaise depuis quasiment dix ans. C'est finalement lundi dernier, 14 juin, alors que se produisait le groupe français pour une deuxième soirée consécutive au Club Soda, que j'ai pu constater de visu. Si la salle n'était pas aussi remplie qu'elle ne l'était la veille (et les artistes n'ont pas manqué de le faire remarquer!), les musiciens vibraient sur scène, et les spectateurs sur le parterre.

Michaël Furnon, chanteur et parolier, est le seul membre original du groupe musical: les autres ont laissé leur place dès 1996 à Fred Monaco, à Manu Ventre et à la ravissante Cécile Hercule. On repère ce changement de composition à travers le nouvel orthographe du nom du groupe, passé de Mickey 3D à miCKey[3d].

La formation gravait son 6e album avec "La Grande évasion", conçu, selon son auteur, « en toute liberté, sans contraintes ni carcans, au gré des humeurs, des envies, des rencontres, des paysages ou des lectures ». Ce dernier album était à l'honneur aux Francofolies, peut-être (trop) aux dépends d'excellentes chansons des albums moins récents.

C'est ainsi que le groupe s'est obstiné à présenter "Yula (ma fiancée galactique)" qui a amené les spectateurs à discuter entre eux, distraits. Décidément, ce n'était pas leur meilleure.

Tous ont plutôt semblé se gaver des morceaux les plus politiques de la formation, ceux aux paroles doucement subversives et aux éléments sonores originaux. Nous aurons entendu "Playmobil" (une critique mordante de l'actuelle présidence française) ou "1988" (dont les paroles traduisent l'enthousiasme post-guerre froide). Il y a également eu "La France a peur", une pièce anti-ordre-établi et contre-sensationnaliste, une vieille chanson qu'ils auraient cessé de chanter « si la France avait changée ». Selon eux, pourtant, ce n'est toujours pas chose faite.

Le groupe a également interprété "La footballeuse de Sherbrooke" qui, « écrite entre Sherbrooke et Saint-Hyacinthe », a décroché des sourires et provoqué des éclats de rire parmi les spectateurs.

Cécile Hercule, le seul élément féminin du groupe, brillait par sa présence. Elle manipulait avec aisance un instrument se rapprochant d'un clavier (à vent), et qui a bien décoré des pièces telles "Montluçon". Dégourdie, désinvolte, elle avait d'ailleurs assuré (et très bien meublé) la première partie du spectacle. Parions qu'elle aura bientôt droit à la deuxième.

Avant de quitter la salle (quelques 90 minutes après le début du concert), le groupe a interprété la très populaire "Respire", le tube écologiste qui les a d'ailleurs fait connaître au Nord de l'Amérique. In extremis, le parterre a eu droit à "J'ai demandé à la Lune", composée par miCkey[3d] pour Indochine, et largement popularisée par ces derniers.

"Je reviendrai au Club Soda", ajoutait le chanteur, sur l'air de Charlebois, comme pour clore la soirée. Nous aussi, on reviendra.