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Memory Blues: Moody Blues à Montréal

Un commentaire de Roger T. Drolet

Moody Blues

Moody Blues

9 juillet 2010 (QIM) – Lorsque le groupe est apparu pour la première fois ensemble, dans son Angleterre natale en 1964, le rock'n roll était en train de se reconfigurer. Dans cette mouvance toute beatlesque, différents membres se succèdent au sein de la formation jusqu'à ce qu'en 1967, un disque phare qui allait inexorablement marquer la carrière du band, "Days Of Future Passed", fasse surface.

Rock symphonique, utilisation du mellotron et voix nostalgique du compositeur-guitariste-chanteur Justin Hayward donnent à leur musique un cachet particulier fort reconnaissable à partir de cette année mythique. Sept disques fort réussis seront mis en marché dans les cinq années suivantes. Même s'il ne s'agit pas là d'un record absolu, il faut quand même le faire!

Quarante-trois ans plus tard, trois des membres originaux sont sur la route et ce mardi 6 juillet, lors de la soirée de clôture du Festival international de Jazz de Montréal, la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts est pratiquement remplie de fans passablement âgés.

19 h 30: La machine se met en branle et Hayward, John Lodge (basse et voix) et Graeme Edge (batterie) sont secondés de quatre jeunes musiciens maîtrisant totalement leurs partitions (une étoile à la flûtiste). Les trois vétérans dans la soixantaine ne se laissent toutefois pas damer le pion et enchaînent, sans pratiquement s'adresser au public, une quinzaine de titres choisis parmi les grandes pièces de leur discographie. "The Voice", "The Other Side Of Life", "Tuesday Afternoon", "The Story In Your Eyes", "Isn't Life Strange", entre autres, comblent les spectateurs qui n'hésitent pas à se lever entre les chansons pour ovationner les survivants.

Hayward est en pleine forme vocale et excelle comme guitariste soliste, Lodge tient la basse et chante en gesticulant, Edge tient le tempo, en collaboration avec le jeune percussionniste énergique qui lui vole pratiquement la vedette.

La courbe musicale du spectacle est fort bien dosée alternant des titres au rythme rapide avec d'autres plus modérés. Vers la fin de la prestation sans entracte, les très attendues "Question" et surtout "Nights In White Satin" sont très émouvantes. Cette dernière interprétée avec force conviction par ses créateurs permet de constater qu'elle demeure l'un des grands classiques de la pop du dernier demi-siècle.

L'aspect visuel du spectacle est par contre décevant, n'offrant que des images psychédéliques quelconques et d'anciennes photos du groupe.

Bien en selle, l'actuelle tournée nord-américaine comprend pas moins de 24 dates en un mois. Et ils remettront ça en Europe en septembre avec une autre série de concerts très serrés! En forme les pépés...!