Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Yoav Talmi – photo: Renaud Philippe
29 septembre 2010 (QIM) – Pour sa 12e et dernière saison à la direction artistique de l'Orchestre symphonique de Québec, Yoav Talmi rendra un bel hommage à Beethoven en dirigeant ses neufs symphonies et quelques-uns de ses concertos.
Au programme de cette première soirée, un Beethoven héroïque avec la "Symphonie no 1 en Do majeur, op. 21", les romances pour violon et orchestre "No 1 en Sol majeur, op. 40" et "No 2 en Fa majeur, op. 50" et la majestueuse "Symphonie no 3 en Mib majeur, op. 55", dite Héroïque.
En bon communicateur, Maestro Talmi a choisi de mettre l'emphase non point sur le caractère encore classique de cette première symphonie mais plutôt sur les innovations qui conduiront Beethoven à révolutionner cette forme musicale. Grâce au magnifique travail des musiciens, étourdissants dans le "Menuet", on comprenait mieux combien la pensée fougueuse et exubérante de Beethoven peinait à se laisser enfermer dans le moule classique de la symphonie, telle que portée à la perfection jusque là par Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart.
Moins d'ardeur et de pétulance, mais beaucoup de lyrisme dans l'interprétation des deux romances pour violon et orchestre de la part de Catherine Dallaire, la soliste invitée. Celle qui est violoniste solo associée de l'OSQ a fait preuve d'une certaine retenue dans la première des deux oeuvres présentées, mais a vite gagné en assurance. Un très beau phrasé et un jeu tout en nuance ont éclairé d'une belle lueur tamisée la poésie mélodique de la deuxième romance, plus empreinte de charme que la première. On ressentait la grande complicité des musiciens, fiers d'accompagner une des leurs.
La troisième symphonie, l'Héroïque, constituait bien entendu le moment fort de la soirée. C'était un spectacle en soi de voir Maestro Talmi s'investir corps et âme dans cette oeuvre. Attentifs à sa direction, les musiciens ont répondu avec ardeur et jubilation. Tantôt éblouissants avec des tempos effrénés, tantôt majestueux comme dans la marche funèbre, jamais leur interprétation n'est venue porter ombrage à la clarté de la ligne mélodique. Une belle façon de rendre hommage à tout ce que cette symphonie comporte d'héroïsme.
Malgré une si belle soirée, les spectateurs de la Salle Louis-Fréchette du Grand théâtre de Québec se sont montrés réservés et polis dans leurs applaudissements. Se pourrait-il que le froid automnal qui sévissait sur la Capitale en ce 15 septembre y soit pour quelque chose?
C'est le 3 novembre qu'aura lieu le prochain hommage dans un programme épique comprenant les deuxième et cinquième symphonies, ainsi que le deuxième concerto pour piano. Un incontournable à inscrire à son agenda musical.