Un commentaire de Roger T. Drolet
Zaz
12 novembre 2010 (QIM) – Rares sont les artistes (particulièrement les Français) qui, totalement inconnus quelque mois auparavant au Québec, s'y amènent et cassent la baraque au premier contact avec le public.
Elle est jeune, belle, sympa, énergique, et elle a un talent fou. Elle se nomme Isabelle Geoffroy mais on la connaît sous le pseudo de Zaz et la Francophonie découvre une nouvelle anti-star qui lui plait.
Le mercredi 3 novembre, ses fans déjà nombreux, de la Ville de Québec et d'ailleurs, se sont massés au cabaret du Capitole pour lui offrir un réel triomphe qu'elle n'oubliera certainement pas.
Pour ce premier spectacle complet en terre québécoise, la salle est pleine et l'artiste enchaîne les titres de son unique disque qui domine les ventes en France (400 000 exemplaires vendus depuis mai dernier). Des chansons pétillantes, souvent gaies et entraînantes avec des textes sensibles et personnels, sur des rythmes jazzés ou manouche, mais aussi des moments plus doux mais toujours incarnés avec un très bon sens de la mise en scène, de manière à communiquer les sentiments autant visuellement qu'harmoniquement.
Ses quatre musiciens (claviers, batterie, guitare et contrebasse) fabriquent les ambiances les plus diverses supportant avec bonheur, dans une complicité évidente et communicative, l'effervescence de la chanteuse.
D'un naturel rare, elle danse, gesticule et habite complètement ses chansons. Elle vient d'avoir trente ans, dix ans de métier, et carbure à l'émotion.
Et cette voix sans âge, toujours juste et émouvante si bien couplée à des textes qu'à une autre époque on aurait classé dans la chanson réaliste (d'où cette comparaison avec la grande Piaf) ou humoristique. Il faut entendre cette adaptation d'une chanson que Dalida a jadis interprétée en français, "La Historia"...
Musicalement, Zaz se réclame visiblement plus des artistes de la première moitié du XXe siècle que de ses contemporains et cela lui va comme un gant. Le public en est ravi et reçoit comme une connaissance de longue date cette fille pas compliquée qui proclame qu'elle s'est trouvée dans l'authenticité. Crédible, car son énergie positive est extrêmement contagieuse.
Ce n'est pas pour rien que la populaire ministre française Rama Yade a choisi de placer en exergue de son récent livre, Lettre à la jeunesse, le refrain du tube de la chanteuse "Je veux". Cette chanson est d'ailleurs entonnée par toute la salle vers la fin de la prestation d'une heure trente.
En terminant son tour de chant par un dernier rappel avec une vieille chanson oubliée de Berthe Sylva, "L'enfant de la misère", Zaz remercie son public en affirmant n'avoir jamais vécu, en carrière, de moments pareils sur scène grâce à la participation enflammée des Québécois réunis pour cette soirée! Amour partagé.
La jeune interprète beauceronne Laurence Hélie accompagné du guitariste Joe Grass lancèrent la soirée avec quelques titres.