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Pologne, terre de douleur et d'espoir

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

Thierry Perron

Thierry Perron

27 novembre 2010 (QIM) – Le premier concert de la Série Musiques du monde de l'OSQ était consacré à la Pologne avec, en première pour l'Orchestre symphonique de Québec, la troisième symphonie du compositeur polonais, décédé quelques jours plus tôt, Henryk Mikolaj Gorecki.

Mais avant de nous faire découvrir cette oeuvre de douleur et d'espoir, la soirée a commencé dans l'exubérance et la virtuosité avec deux pièces scintillantes: la "Fête polonaise" du compositeur français Emmanuel Chabrier et le "Rondo à la Krakowiak" du plus célèbre des Polonais, Frédéric Chopin, ce compositeur dont on célébrait cette année le bicentenaire de sa naissance.

La "Fête polonaise" de Chabrier est extraite de son opéra "Le roi malgré lui". Cette oeuvre, avec ses rythmes passablement élaborés, faisant alterner des tempos de valse et de mazurka, le tout servi par une orchestration flamboyante, est particulièrement exigeante pour les musiciens, qui ont rendu une interprétation impeccable. Yoav Talmi, en pleine forme, l'a dirigée avec sa fougue habituelle. Une très belle entrée en matière.

En septembre dernier, Thierry Perron remportait le concours Chopin de l'OSQ. Il était donc bien naturel que pour sa participation à ce concert il soit venu interpréter une oeuvre de ce grand maître du piano. Le "Rondo à la Krakowiak, op. 14" est une de ses compositions pour piano et orchestre, faisant la part belle au piano.

Le jeune pianiste de 17 ans a démontré une belle assurance et une grande virtuosité. Sa technique est bien maîtrisée et son interprétation flamboyante a conquis le public de la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm. Il est apparu comme un jeune artiste aux talents des plus prometteurs.

La deuxième partie du concert était entièrement consacrée à une oeuvre très sombre, aux accents tragiques, du compositeur polonais Henryk Mikolaj Gorecki. C'est d'ailleurs dans la pénombre que les musiciens ont interprété sa "Symphonie no 3 dite Symphonie des chants plaintifs", une pièce en trois mouvements.

Cette oeuvre est auréolée d'un grand succès discographique. Passée plutôt inaperçue à sa création en 1976, elle fit l'objet d'un enregistrement en 1992, avec la soprano Dan Upshaw et le London Sinfonietta sous la direction de David Zinman. À ce jour, ce disque s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires, un succès inouï pour une oeuvre classique contemplative.

En ce mercredi 17 novembre, Maestro Talmi a dédié cette première pour l'OSQ à la mémoire de ce grand compositeur décédé le 12 novembre. Le chef a gardé intacte l'attention du public, malgré le caractère minimaliste de cette partition, témoignant d'un grand recueillement dans sa direction, privilégiant la sérénité à un trop grand pathos.

La soprano Pascale Beaudin s'est révélée une interprète parfaite pour ces textes qui parlent de la douleur d'une mère devant la perte de son enfant. Avant chaque mouvement, la récitante Krystel Descary est venue lire le texte en français, pour nous permettre de mieux apprécier encore la beauté de l'oeuvre, Une très belle première pour l'OSQ.