Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
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Orchestre symphonique de Québec
27 janvier 2011 (QIM) – C'est une prestation remarquable que nous aura offert l'Orchestre symphonique de Québec, pour son premier concert de l'année. Placé sous le thème de l'amitié célébrée, il réunissait sur scène Darren Lowe et Blair Lofgren, respectivement premier violon et premier violoncelle de la formation.
En première partie de programme, le "Concerto pour violon et violoncelle en La mineur, op. 102" de Johannes Brahms, célèbre compositeur allemand qui a marqué la scène musicale viennoise. Ce double concerto, oeuvre très expressive, offre un bel équilibre entre les deux instruments solistes. Brahms surprend d'emblée l'auditeur en ouvrant son concerto non pas de façon magistrale, mais par une douce cadence confiée d'abord au violoncelle, par la suite au violon, avant de laisser l'orchestre faire son entrée.
Darren Lowe que l'on a eu déjà eu plusieurs fois le bonheur d'entendre comme soliste s'est révélé particulièrement inspiré dans ce chef d'oeuvre. La pureté, l'expressivité et la précision de son jeu lui ont permis d'offrir une interprétation sensible et remarquable.
Pour sa part, Blair Lofgren a fait chanter son violoncelle avec vivacité et élégance. Plus stoïque sur scène que son comparse, il n'en a pas moins fait preuve d'autant d'expressivité dans son jeu. Dès la cadence initiale, il est aisément parvenu à nous charmer grâce à un jeu d'une grande finesse.
Les musiciens étaient sous la direction de Christoph Campestrini, chef d'orchestre autrichien qui mène depuis déjà plusieurs années une belle carrière internationale. Dans ce concerto de Brahms il a dirigé avec éclat et élégance, proposant une interprétation plutôt discrète, laissant beaucoup de place aux solistes.
Par contre, toujours sous sa direction, les musiciens se sont montrés proprement éblouissants dans la "Symphonie no 9 en Do majeur, D. 944, dite la Grande" de Franz Schubert. En ce 19 janvier, Christoph Campestrini a admirablement démontré qu'un orchestre bien dirigé constitue pour les musiciens une belle invitation à se dépasser.
Les spectateurs de la Salle Louis-Fréchette du Grand théâtre de Québec auront été agréablement surpris d'entendre les majestueuses sonorités des cuivres et des bois se marier aussi parfaitement aux cordes. Les cors se sont montrés impeccables dans l'Andante d'ouverture tout comme le hautboïste dans le mouvement suivant. D'ailleurs, dans cet Andante con moto, le Maestro est parvenu à établir une magnifique tension entre les cordes et les cuivres, nous faisant magnifiquement ressentir la grande influence qu'avait eue, sur l'écriture de Schubert, la musique de Ludwig van Beethoven.
Cette tension, cet équilibre de l'orchestre, Christoph Campestrini a su la maintenir à un très haut niveau tout au long de l'oeuvre tant et si bien que, la dernière note entendue, on ne savait qui on devait le plus applaudir et acclamer: le Maestro pour nous avoir offert une direction impeccable ou les musiciens pour nous avoir à ce point éblouis.