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L'univers ludique de BJM danse Montréal

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

Zip Zap Zoom

Zip Zap Zoom

5 février 2011 (QIM) – Malgré le froid polaire qui sévissait sur la Capitale, nombreux étaient les passionnés à s'être rendus au Grand Théâtre de Québec en ce 24 janvier, pour y découvrir l'univers empreint d'ironie et d'humour de la compagnie BJM danse Montréal.

Le programme de la soirée ayant été inversé, c'est avec Locked Up Laura d'Annabelle Lopez Ochoa que la troupe a réchauffé l'assistance. Cette courte chorégraphie illustrant le destin d'une danseuse en fin de parcours constituait une excellente entrée en matière, tout en douceur et en finesse.

Avec Zip Zap Zoom de la même chorégraphe, changement complet d'univers. Nous voilà entraînés dans le monde virtuel des jeux en ligne. Sur scène, neuf interprètes enchaînent à une cadence folle des tableaux tous plus déjantés les uns que les autres, se livrant à l'occasion à de véritables séances d'aérobie sur des musiques tour à tour hip hop, techno, rap... La chorégraphie se termine sur une chanson de Thomas Hellman nous martelant, comme un cri du coeur, que « la jeunesse s'emmerde ».

Selon moi, la plus belle trouvaille d'Annabelle Lopez Ochoa est cette séquence où six danseurs doivent, à tour de rôle, mimer à une vitesse ahurissante ce qu'une voix électronique leur commande de faire - mumbling, scratching, shaking, dancing, jumping, et ainsi de suite – donnant lieu à d'étourdissantes prouesses chorégraphiques.

Le climat était tout aussi ludique dans Rossini Cards, de l'italien Mauro Bigonzetti. Comme le titre le laisse sous-entendre, la musique est de Gioacchino Rossini, compositeur italien de génie et grand amoureux de bonne chère. Le tableau nous présentant les treize interprètes assis autour d'une table de banquet et se livrant à des gestuelles fascinantes, sur un air d'opéra entraînant, constitue un très beau clin d'oeil à ce fervent gastronome.

Des tableaux plus intimistes, parfois très sensuels, parfois d'une grande élégance, nous font découvrir quelques-unes des oeuvres pour piano de Rossini, beaucoup moins connues que ses opéras et ses ouvertures, mais tout aussi ravissantes.

C'est sur une note pleine d'humour et d'ironie que s'est conclue cette chorégraphie. Je crois bien que jamais plus je n'entendrai la célèbre ouverture de l'opéra "La Pie voleuse", sans me remémorer ces courses trépidantes, ces chassés-croisés échevelés, ces danses frénétiques, exécutés avec un parfait synchronisme. Cette finale enlevante, à la Bugs Bunny, nous aura fait sourire et même rire à maintes reprises.

Pour le directeur artistique de la compagnie, Louis Robitaille, la raison d'être de BJM danse Montréal tient à cette rencontre unique avec le public, à ce désir d'embellir son quotidien et de lui apporter un peu de bonheur. Devant les ovations enthousiastes du public, il pouvait s'avouer sans fausse modestie que sa mission était accomplie.