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Nicholas Angelich, au pied levé

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

26 mars 2011 (QIM) – Pour son avant dernier concert de la saison, le Club musical nous promettait de la bien belle visite. Malheureusement, une blessure à une main a contraint le pianiste brésilien Nelson Freire à renoncer à se produire sur la scène de la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec. Qu'à cela ne tienne. Puisque « the show must go on », le pianiste américain Nicholas Angelich a heureusement accepté de le remplacer au pied levé.

Ce pianiste, reconnu tant pour son jeu raffiné que pour ses interprétations élégantes et son éblouissante technique, se produit autant seul sur scène que comme chambriste ou accompagné d'un orchestre. C'est d'ailleurs le chambriste que les mélomanes de la Capitale nationale avaient déjà eu l'occasion de découvrir il y a deux ans – à l'invitation du Club musical de Québec - alors qu'il se joignait aux frères Gautier et Renaud Capuçon ), pour l'interprétation des trios pour piano, violon et violoncelle de Johannes Brahms.

En ce 14 mars, le programme comprenait une courte excursion dans l'univers baroque pour ensuite nous plonger de plein pied dans le répertoire romantique. Avec le choral "Nun komm der Heiden Heiland, BWV 659" de Jean-Sébastien Bach, Nicholas Angelich s'est permis une certaine liberté avec la partition, notamment dans le rythme, au détriment de l'oeuvre. De même, dans la "Suite anglaise no 2 en La mineur, BWV 807" du même compositeur, son phrasé pas toujours juste et précis, notamment dans le prélude et la gigue, est venu mettre un peu d'ombre sur son interprétation.

Indéniablement, le répertoire romantique lui sied mieux. Avec trois nocturnes pour piano du compositeur polonais Frédéric Chopin, le pianiste de 41 ans a semblé retrouver la pleine maîtrise de son instrument, offrant des interprétations empreintes de poésie (dixit les notes de programme). Les quatre études suivantes du même Chopin lui ont permis de faire étalage de son excellente maîtrise technique. Ici, les phrasés sonnaient plus justes et furent rendus avec une belle expressivité.

Le "Kreisleriana, op. 16", du compositeur romantique par excellence Robert Schumann, aura mieux encore permis à l'artiste ne nous révéler l'ampleur de son talent. Il s'est joué des pièges que renferme cette suite de 8 pièces. L'oeuvre demande une attention constante de la part de son interprète. Très à l'aise avec cet univers, Nicholas Angelich s'en est tiré à merveille.

Se faisant peu prier, il a offert en rappel quelques extraits des "Scènes d'enfants" du même compositeur allemand, dont le ravissant "L'enfant s'endort". Ce concert était enregistré pour une rediffusion ultérieure sur Espace Musique.

Pour son dernier concert de la saison, le Club musical de Québec recevra le Choeur basque Oldarra, en remplacement du célèbre baryton russe Dmitri Hvorostovsky, qui s'est vu lui aussi contraint d'annuler sa venue à Québec, pour cause de conflits d'horaire insolubles.