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Le tour d'horizons de Serge Lama

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

Serge Lama

Serge Lama

4 mai 2011 (QIM) – Après une longue absence, le « Cocu le plus content de Paris » était de retour au Capitole de Québec pour nous offrir son Tour d'horizons, spectacle présenté plus d'une centaine de fois un peu partout en Europe.

En ce jeudi saint, Serge Lama renouait en douceur avec son public en début de soirée, nous interprétant seul sur scène "Star". Par la suite, Sergio Tomassi son vieux complice à l'accordéon et Philippe Hervouêt aux guitares sont venus le rejoindre pour le temps d'une soirée inoubliable.

Parmi la trentaine de chansons de ce tour de chant, quelques-unes étaient tirées de son plus récent album "L'âge d'horizon", paru en février 2009. Au crépuscule de la soixantaine, le chanteur fait éloquemment la preuve qu'il n'a pas encore tout dit, nous émouvant et nous déridant avec des textes finement ciselés.

Comment rester indifférent en l'entendant nous chanter que « les poètes, il faut les aimer morts et les fuir vivants » que « sa vie s'éloigne à vue de deuil » ou qu'il « arrive à l'heure où vivre est fatigant ». Cette chanson "J'arrive à l'heure" nous faisait prendre conscience à quel point Serge Lama commence à accuser ses 68 ans. Plus la soirée avançait et plus il sa démarche se faisait vieillissante.

Celui qui en 1968 remportait le grand prix de l'Académie Charles-Cros avec "D'aventures en aventures", écrit à la mémoire de sa fiancée Liliane Benelli, décédée dans un accident d'auto, avance peut-être en âge mais possède toujours une belle voix chaude et sensuelle. Bien sûr, à l'occasion elle se fait moins assurée dans les aigus et parfois elle perd un peu de sa puissance.

Mais qui songerait à s'en plaindre en l'entendant interpréter pour notre plus grand ravissement "Je t'aime à la folie", " Souvenirs... Attention... Danger!", "D'aventures en aventures", "Les petites femmes de Pigalle" sans oublier "Les glycines" et l'incontournable "Je suis malade" qu'il terminera a capella et sans micro, dans un silence tel que l'on ne pouvait que déplorer tout le boucan causé par la ventilation.

Bien sûr, il était impossible à Serge Lama de ne pas se glisser le temps de quelques chansons dans la peau de son Napoléon, tant cette comédie musicale a fait beaucoup pour sa renommée des deux côtés de l'Atlantique. Sa "Lettre à Joséphine" est toujours aussi émouvante et "La crainte et les intérêts" toujours et encore d'actualités.

Ce tour d'horizons est teinté d'humour, car Serge Lama ne se prend pas trop au sérieux. On rit de bon coeur en découvrant quels sont "Les objets hétéroclites" auxquels recours parfois les femmes ou en le voyant nous mimer "La salle de bain". Les musiciens se font aussi complices de cette ambiance bonne enfant avec l'étrange "Verbaudrimlaine".