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Jérôme Minière, un drôle d'hurluberlu

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

Jérôme Minière – photo: Dan Popa

Jérôme Minière – photo: Dan Popa

23 juin 2011 (QIM) – Il fallait une bonne dose d'ironie, de la part des organisateurs de la 28e saison du Festival de la chanson de Tadoussac pour désigner sous le vocable Scène Bord-de-l'Eau une petite salle située au sous-sol de l'église de Tadoussac. Car il faut savoir que cet édifice n'est situé ni près du Saint-Laurent, ni près de la rivière Saguenay, mais en plein coeur de la municipalité.

Et il fallait une bonne dose de courage et de détermination pour quitter les chauds rayons du soleil et le temps magnifique de ce début de soirée, samedi dernier, pour aller s'enfermer dans un sous-sol d'église qui, avec son plafond bas, son absence de fenêtres et son ambiance très sombre, ne constituait pas un endroit particulièrement invitant.

Pourtant les quelques spectateurs à tenter l'expérience et qui avaient acceptés de débourser un supplément pour ce spectacle avaient rendez-vous avec Jérôme Minière, un chanteur qui, mine de rien, poursuit son petit bonhomme de chemin sur la scène musicale québécoise et française.

Celui qui s'est créé un alter ego sous le pseudonyme de Herri Copter, s'est présenté sur cette scène Bord-de-l'Eau pour nous interpréter des chansons de son plus récent album "Le vrai le faux", qui s'est vu attribuer le prix Rapsat-Lelièvre 2011, et de quelques uns de ses grands succès.

Malgré une bonne prestation du chanteur et de ses trois musiciens (guitare, claviers, batterie) qui ont offerts des interprétations énergiques et bien sentis, on ne peut pas dire que le spectacle a vraiment levé, les spectateurs réservant pour la plupart des chansons un accueil plutôt poli. Et, ce qui était loin d'aider sa cause, Jérôme Minière semblait un peu perdu en début de spectacle, cherchant fréquemment du regard on ne sait trop quoi sur la scène, ne paraissant pas toujours à ses affaires.

Au-delà de ces quelques réserves, les audacieux qui avaient soupés tôt ou se préparaient à souper tard, ont eu droit à un spectacle bien rythmé et à de solides décibels. Jérôme Minière, pince-sans-rire, a tenté de dérider la salle en début de soirée se lançant dans des explications abscondes comme quoi Jérôme Minière "n'était pas ici mais plutôt quelque part là-bas".

Cet hurluberlu aura pris un chemin de traverse pour aboutir à la chanson lui qui, après avoir complété des études en cinéma à Bruxelles, avait réalisé quelques films. C'est après son arrivée à Montréal en 1995, qu'il se mettra à la composition, se créant au fil de 8 albums et de nombreux spectacles un solide réseau de fans. En juillet 2005, un concert au Grand théâtre de Québec, dans le cadre du Festival d'été de Québec, lui vaudra le Prix miroir de la chanson d'expression française. Un album double immortalisera cette soirée.

Des contraintes d'horaire ne m'auront pas permis d'assister à la totalité du spectacle. Mais après 80 minutes, force est de reconnaître que les spectateurs n'étaient pas vraiment soulevés d'un enthousiasme délirant.