Une collaboration de Marlène Nadeau
Patrice Michaud
13 décembre 2011 (QIM) – D'entrée de jeu, Patrice Michaud seul sur scène avec sa guitare, un projecteur braqué sur lui, on pouvait déjà deviner la chaleur intense de ce jeune homme, interprétant "Chercher ton sud": « Et j'entends si fort le tambour de ton corps. Moi dans mon désordre, je rêve en secret, de mettre mon linge sur ta corde ». C'était au Grand-Théâtre de Québec le 8 décembre dernier.
Pour son 11e et dernier spectacle en 16 jours, dont la participation la veille à l'un des spectacles Les Monumentales qui met en relief la chanson francophone, réunissant des chansonniers établis et des artistes de la relève qui ont des affinités, où il a été associé à Michel Rivard, Patrice Michaud nous a plongé dans une atmosphère feutrée et douce pour le coeur.
Après les premières minutes, c'est l'envoûtement. Accompagné sur scène par 4 musiciens, André Lavergne, Richard Deschenes, Simon Blouin et David Brunet et aux voix par Stéphanie Boulay, ce natif de Cap Chat nous transporte dans son monde émouvant.
Avec ses anecdotes, il a subjugué son public composé pour la plupart de gens dans la trentaine qui s'abreuvaient de ses paroles. Racontant des histoires drôles et touchantes. Entre autre, de sa première guitare tant espérée du catalogue de Noël, du seul attrait touristique de Cap au Renard, la croix du Petit Jésus, et mention d'honneur pour Mme Avon où la profondeur de Michaud se fait sentir. Pas étonnant qu'au moment de ce récit nous aurions pu entendre une mouche voler.
Interprétant l'intégral de son album "Le triangle des Bermudes", où chaque chanson est un voyage en soi, dans les deux sens du terme. « C'est beaucoup plus facile d'écrire des chansons tristes que des chansons joyeuses, et les chansons d'amour c'est obligatoire alors voici ma première » glisse-t-il avec humour avant d'interpréter "On fait comme si". Et bien sûr il a gardé pour le dessert le déchirant "Les trottoirs"... « Je t'ai cherchée jusqu'à maudire ta main toujours insaisissable, j'attendais l'orient mais c'est l'hiver qui me prend ».
Michaud, c'est l'art de manier les mots simples pour les transmettre en une infinie profondeur. La douceur de sa voix, la compréhension de l'essentiel de la vie malgré la jeune trentaine, la simplicité, le don de soi, la complicité avec son public. Si vous réussissez à larguer l'ancrage à vos souvenirs et vieux fantasmes pour quelques instants, que ce soit avec lui. Quelle découverte! J'ai déjà hâte d'entendre son prochain album.
Dommage si vous l'avez manqué, c'est un des meilleurs spectacles que j'ai vus cette année. Et comme il dit dans sa chanson "Des trous dans les bas"... la prochaine fois, « sortez votre derrière du lazy boy », arrêtez de vous étourdir, et prenez le temps de vous arrêter et d'aller déguster chaque moment en sa compagnie.