Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Marie-Josée Lord
23 décembre 2011 (QIM) – Le programme s'annonçait prometteur: Gregory Charles, Marie-Josée Lord, l'Orchestre symphonique de Québec sous la direction de Stéphane Laforest, la Maîtrise des Petits chanteurs de Québec, le Choeur Notre-Dame de l'Annonciation, le Choeur de l'Isle d'Orléans, les Rhapsodes, le Choeur de l'Orchestre symphonique de Québec, le Choeur de la Colline, le Groupe vocal La-Mi-Sol et finalement Nicolas Pellerin et ses Grands Hurleurs.
Tout ce beau monde réuni sur une même scène, celle du Pavillon de la Jeunesse (Expo-Cité), le 17 décembre, pour nous faire revivre les réveillons d'antan. De quoi plaire à tous ceux qui avaient choisi d'interrompre la course effrénée de la chasse aux cadeaux pour se laisser charmer par des chants de Noël. Malheureusement, si La Grande virée de Noël n'est pas à proprement dit un rendez-vous raté, difficile de parler d'une grande réussite.
D'abord les points forts. Les trop courtes présences sur scène de la soprano Marie-Josée Lord ont constitué des moments bénis de la soirée. Et bien entendu, avec le talent qu'on lui connaît, Gregory Charles n'a eu aucune peine à entraîner les 300 choristes ainsi que le public dans un grand karaoké collectif. Il a entonné quelques-uns de nos plus connus cantiques de Noël avec l'aisance et ce brin de folie qu'on lui connaît, au grand bonheur du public.
Malheureusement, ce spectacle grandiose se déroulait au Pavillon de la Jeunesse, une salle vraiment inappropriée pour un orchestre symphonique de la qualité de l'OSQ. Le jeu subtil et raffiné des musiciens se perdait facilement dans cette salle froide, au système d'aération beaucoup trop bruyant. Difficile de se laisser émouvoir par des pièces comme "The Snow" d'Edward Elgar ou par "Lux Aeterna" (drôle d'idée de commencer la soirée avec une pièce de Requiem) de Morten Lauridsen, tant le jeu des musiciens était desservi par les qualités acoustiques plus que médiocres de cet aréna.
L'arrivée de Nicolas Pellerin et de ses Grandes Hurleurs a mis une note folklorique dans ce programme un peu trop éclectique. Je ne suis pas certain que l'on se soit plu à interpréter "l'Ode à la joie" de Beethoven, le "Wiegenlied" de Brahms ou même le "Climb Every Mountain" extrait de la Mélodie du bonheur, dans nos réveillons d'antan. Les remplacer par d'autres chants de Noël, en bénéficiant de la force de tous ces choristes aurait été sûrement plus approprié.
Le public, qui ne remplissait qu'à moitié cette salle au plafond si bas que les chorales semblaient perdues et coincées au fond de la scène, aura quand même pu vivre de beaux moments dont, en finale de la soirée, l'incontournable "Minuit, Chrétiens" interprété par Gregory Charles et Marie-Josée Lord.
Cette Grande virée devait se terminer par de la danse sous la houlette de DJ Adam Doubleyou. Malheureusement pour lui, le temps de préparer son matériel, les gens avaient quitté la salle sauf quelques personnes qui faisaient la file pour obtenir un autographe de Marie-Josée Lord. La soirée s'est donc terminée un peu en queue de poisson. Dommage pour le DJ.