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Alexandre Poulin, dit la cigale

Une collaboration de Marlène Nadeau

Alexandre Poulin (photo: Roger Proulx)

Alexandre Poulin – photo: Roger Proulx

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Alexandre Poulin (site internet)

13 février 2012 (QIM) - Le sourire au coeur, Alexandre Poulin s'est glissé sur la scène de cette chaleureuse petite salle comblée d'une centaine de personnes de tous âges, du Vieux Bureau de Poste de St-Romuald.

Les paroles de sa première chanson "San Francisco", démontrent assez bien la philosophie de ce jeune homme qui a vécu, voyagé, aimé, pardonné en ayant toujours gardé le cap sur l'essentiel de la vie... croire et poursuivre ses rêves. « Si c'est vrai que tout ne tient qu'à un fil, que le fil s'envole dans le vent, puisque la vie est si fragile, raison de plus pour mordre dedans ». Poulin est un chanteur d'histoires, comme il se plait lui-même à le dire. Sur scène il nous invite dans son monde, accompagné de deux excellents musiciens Mathieu Perreault et Carl Surprenant, en amalgamant des chansons extraites de ses deux albums.

Alexandre a gratté sa première guitare à 8 ans, et à 10 ans, il s'essayait en autodidacte à composer ses propres chansons. Son premier album éponyme paru en 2008, lui a valu une nomination à l'ADISQ dans la catégorie Révélation de l'année. Pour un deuxième, en 2010, il s'associe au talentueux Éric Goulet qui peaufine la texture musicale de "Une lumière allumée" pour lequel il remportait en décembre 2011 le prix de l'Auteur francophone de l'année, au gala des Prix de musique Folk Canadien.

Au tout début d'une carrière d'enseignant, il troque ce plan B pour le plan A et part pour le Costa Rica, mentionnant que c'est ce qui lui a sauvé la vie. Nous comprenons alors toute la portée de son opus "Pour un bout de temps": « J'ai pris un billet ouvert pour le Costa Rica, j'sais ben pas c'que j'vais y faire mais j'comprendrai rendu là-bas ».

Cet amoureux de la langue française se plait à dire qu'il n'a l'air de rien mais qu'il est un être sensible. Il aimerait bien changer le monde par ses paroles, ouvrir une lumière à quelque part, pour quelqu'un « On dit qu'une chanson est une goutte d'eau dans l'océan, mais on dit aussi que ça prend une seule goutte d'eau pour faire déborder un vase », glisse-t-il avant d'interpréter "La petite Rosalie".

Alexandre Poulin préfère ne pas écrire de chansons d'amour, mais la vie étant ce qu'elle est, il s'y frotte. Une jolie prémisse d'une idée romantique nous amène à la chanson "La prière": « J'ai jamais eu peur de dire je t'aime, même que j'l'ai dit un peu trop souvent. J'lançais ça sans gêne, en souriant, sans même me douter que j'mentais effrontément. C'est toi qui m'as appris, le sens du mot sincère, aujourd'hui quand je l'dis, je t'aime ressemble à une prière ».

Mon coup de coeur, l'interprétation de la très touchante "Entre chien et loup", laisse un doux espoir sur la perpétuité de l'amour quand on trouve réellement son autre moitié. « Si je me souviens bien, ma vie a commencée le jour où j'ai demandé ta main, avant j'étais juste une moitié. Dans ce monde à l'envers où on se donne avant d'aimer... ».

Je dois avouer qu'avant de voir ce spectacle, la musique d'Alexandre Poulin ne m'accrochait pas nécessairement. Mais quand on le voit sur scène, que l'on débarque dans son univers qu'il partage avec une grande générosité, quand on comprend le message qu'il veut transmettre tout sourire et plein de joie de vivre, on comprend alors qu'il y est parvenu. Suffit d'écouter son remaniement de la fable de Lafontaine La cigale et la fourmi, pour comprendre l'essence de ses mots: « Il suffit de chanter pour passer le temps et de croire que tout peut arriver si tu y crois vraiment ».

En première partie

Si pour Alexandre Poulin le plus beau cadeau que ces ancêtres lui ont fait est la langue française, pour Frédérique Bédard qui assurait brillamment la première partie de ce spectacle, il en va autrement. D'emblée, après la chaleureuse interprétation de "Sleeping Sickness", elle avoue tout simplement être beaucoup plus à l'aise avec les chansons anglophones mais se lance quand même dans l'interprétation de pièces francophones par la suite, dont une touchante composition. Cette jeune auteure compositrice et interprète de 17 ans, de la Rive Sud de Québec, est à surveiller; sa voix douce et chaleureuse nous en promet. J'aime bien son intégrité, défendant ce qu'elle est, ce qu'elle veut être. Pour l'instant, la priorité de Frédérique ne semble pas nécessairement la chanson. Elle le fait par plaisir, pour évacuer le trop plein. Sache, Frédérique, quand on te voit te pointer sur scène dans cette grande simplicité, exaltant ta passion, que le plaisir est aussi pour nous!