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VocaMe: Envoûtantes voix!
Une collaboration de Sophie Roy
15 mars 2012 (QIM) - La complicité de deux amis musiciens, des spécialistes de musique ancienne, a permis au public du Québec de découvrir l'ensemble vocal allemand VocaMe. En effet, le Québécois Sylvain Bergeron, cofondateur de la compagnie musicale La Nef, et l'Allemand Michael Topp, fondateur de VocaMe, se connaissent depuis plus de 20 ans. La Nef, en coproduisant le concert, a donné l'occasion à VocaMe de réaliser une première visite en sol québécois. C'était le 6 mars à la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts, à Montréal, et le 7 mars à la salle d'Youville du Palais Montcalm, à Québec.
L'ensemble, formé de quatre interprètes féminines, a proposé un programme d'hymnes byzantins composés par une abbesse du IXe siècle, nommée Kassia. Aujourd'hui, cette abbesse et poétesse figure parmi les saints de l'église byzantine. Cela dit, le programme a comporté du chant religieux, mais aussi des poèmes mis en musique et des chansons inspirées de légendes datant du IVe siècle.
Dès les premières notes, les airs aux sonorités épicées ont plongé le public dans un autre temps, un autre lieu: l'empire romain d'Orient. Les arrangements interprétés avec grâce et sensibilité l'ont transporté dans le mysticisme de l'époque. On se serait cru dans une abbaye au Moyen Âge. Les voix des 4 femmes: 2 sopranos et 2 mezzo-sopranos, se fondaient à l'unisson ou atteignaient, en polyphonie, des harmonies parfaites. Toujours, elles étaient pures, riches et envoûtantes. Quel calibre! Quelle maîtrise! L'auditoire a été hypnotisé par cette prestation sans artifice, livrée de façon impeccable, laissant toute la place à la beauté de la musique.
À l'occasion, le directeur musical, dont la présence était entière, mais discrète, a accompagné certains morceaux sur des instruments anciens. L'assistance a ainsi vu et entendu une vièle à archet (dilruba), un lavta (sorte de luth), un santour et un tar. Vêtu d'une longue tunique d'apparat turquoise, Michael Topp s'est adressé en français au public, ce qui a été fort apprécié.
Bref, VocaMe, un bijou de l'interprétation de la musique ancienne, nous a dévoilé un trésor enfoui depuis des centaines d'années. Un critique luxembourgeois a dit ceci: « Cet ensemble qui se positionne d'emblée comme l'un des maîtres absolus du répertoire médiéval byzantin [...] sera certainement appelé à poursuivre une carrière brillantissisme. » C'est ce que je leur souhaite.
