Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Crazy Horse
À lire également
Crazy Horse
30 juin 2012 (QIM) - Depuis 1951, le Crazy Horse se targue de présenter les femmes les plus sexy de la planète, dans un cabaret situé dans le 8e arrondissement de Paris, à deux pas de la Seine. Alain Bernardin, son fondateur, en aurait eu l'idée après avoir assisté à un spectacle montréalais de la grande Lily Saint-Cyr, reine du burlesque et du striptease dans les années 40 et 50.
En 2010, la directrice générale Andrée Deissenberg décide de monter en parallèle une troupe qui fera le tour du monde pour présenter un spectacle intitulé Forever Horse. Après s'être produit un peu partout aux quatre coins de la planète, les danseuses du Crazy Horse s'arrêtaient donc au Capitole de Québec, en cette veille de Saint-Jean, pour offrir 8 représentations étalées sur 4 soirs.
Les médias ont abondamment commenté les critères anatomiques et plastiques très précis auxquels les danseuses doivent répondre pour être sélectionnées. Ce n'est peut-être pas une si bonne idée, car le spectacle nous présentait neuf danseuses identiques, semblant sortir du même moule, facilement interchangeables. Bonsoir la variété!
Autre petite déception, Forever Horse est un très court spectacle d'à peine 90 minutes, entrecoupé d'un entracte. Il se compose d'une douzaine de courts numéros, ne durant chacun que le temps d'une chanson. Les chorégraphies présentées demeurent peu élaborées, pas très inventives, certaines devenant même lassantes à la longue. On est loin de l'émerveillement attendu.
Surprenant, lorsque l'on sait que les filles de la troupe doivent posséder une formation en danse classique et faire preuve de talents d'actrices. On sent bien poindre ici ou là des mouvements, des postures rappelant le ballet, mais rien de renversant. Les meilleurs numéros sont ceux où un jeu de lumière ici, un jeu de miroir ou de rideaux là, viennent ajouter de la fantaisie.
Bien entendu, pour donner une touche d'universalité à ce spectacle parisien, l'anglais est à l'honneur. Anglais pour les chansons, à quelques rares exceptions près. Anglais pour les titres des chorégraphies, présentés en caractères géants sur un rideau de scène suivis du mot « featuring ». Un peu désolant pour un spectacle provenant d'un des principaux acteurs de la francophonie.
Et la musique dans tout cela? Elle est somme toute honnête mais sans grand intérêt. La plupart des thèmes ne proposent aucun développement mélodique élaboré, ce qui les rend à la longue répétitives, monotones, parfois même ennuyantes. Rien pour donner le goût de se précipiter chez un disquaire.
À l'exception d'un tableau donnant lieu à un striptease un peu élaboré, les danseuses se présentent sur scène déjà dénudées, sans plumes, ni strass, laissant peu de places à l'imagination. On aurait souhaité plus de burlesque, de fantaisie.
Au bout du compte Forever Horse est un honnête divertissement, qui ne tient pas toutes ses promesses, mais qui ne choquera personne. La tiédeur des applaudissements témoignait de l'accueil mitigé des spectateurs de 30 à 70 ans, des couples pour la grande majorité.
Après avoir animé les soirées du Théâtre du Capitole en juin, la tournée Forever Crazy s'installe à Gatineau du 1er au 4 juillet, à Montréal du 9 au 14 juillet et à Brossard du 25 au 28 juillet.