Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Fabien Gabel
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19 septembre 2012 (QIM) - Le soir du 12 septembre dernier, Fabien Gabel dirigeait pour la première fois l'Orchestre symphonique de Québec en tant que son nouveau chef d'orchestre. Ce concert, le premier de la 111e saison de cette vénérable institution musicale, lui aura permis de faire chaleureusement connaissance avec son nouveau public.
D'entrée de jeu, il a brisé la glace avec le monumental "Concerto pour violon en Ré majeur, op. 77" de Johannes Brahms. Dès les premières notes, Fabien Gabel a établi une complicité comme on en voit rarement avec ses musiciens, complicité qui s'est maintenue tout au long de la soirée. Et sous l'archet de James Ehnes, violoniste invité, ces pages ont brillé de mille feux. Avec sa technique impeccable et son jeu d'une grande richesse de nuances, il a envoûté l'auditoire d'un bout à l'autre.
La complicité entre le Maestro et son invité s'est poursuivie en dehors de la scène. Car à l'entracte, les deux comparses se sont rendu à l'extérieur du Grand théâtre pour interpréter une version violon et piano de la très belle "Méditation pour Thaïs" de Jules Massenet. Tout comme lors du concert inaugural de l'an dernier, les gens pouvaient assister gratuitement à la diffusion en direct de la soirée sur un écran installé dans le stationnement.
Je croyais que le concerto de Brahms constituerait le moment fort de la soirée. J'avais tort. Fabien Gabel avait déjà dit qu'il souhaitait mettre au programme plus d'oeuvres contemporaines lors de la saison 2012-2013. Il a tenu parole, partageant avec les spectateurs de la salle Louis-Fréchette sa prédilection pour Richard Strauss et Maurice Ravel.
Tant avec la suite op. 59 tirée du "Chevalier à la rose" du premier que dans "La Valse" de l'auteur du célèbre "Boléro", Maestro Gabel s'est investi avec fougue et intensité, amenant irrésistiblement les musiciens à le suivre dans sa fascination pour ces oeuvres, ne leur laissant aucun répit, nous dévoilant ces oeuvres sous un éclairage étincelant. Tout simplement fascinant.
Ce programme musical avait pour thème "Deux étoiles au firmament". Mais incontestablement, les étoiles de cette soirée resteront pour moi les musiciens qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Comme s'ils se réjouissaient d'avoir à nouveau un chef pour les diriger, pour partager avec eux une vision, pour leur insuffler un élan, un souffle, une passion.