Un commentaire de Roger T. Drolet
Doba – photo: Julie Thomas
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Site officiel de Doba
23 novembre 2012 (QIM) - Pour plusieurs, novembre est un moment difficile où le froid et l'obscurité injectent la morosité dans le quotidien. Certains artistes d'exception arrivent toutefois à créer un micro climat et transporter le public dans une zone tout confort dans laquelle la chaleur et la lumière rayonnent. Doba, la citoyenne du monde et du rythme est l'une de ces musiciennes qui communiquent ce bien-être envoûtant dont tous ont besoin.
L'ex-partenaire de Carole Facal (Caracol) au sein de DobaCaracol a repris la route en 2011, en synchro avec la parution de son premier album éponyme, et essaime son incroyable énergie et son savoir-faire éclectique. Je l'ai vue à l'oeuvre le vendredi 17 novembre au Vieux bureau de poste de Lévis.
Traversant la salle alors que ses trois musiciens sont en place, Doba accroche son boa blanc autour du micro et capte instantanément l'ouïe de l'auditoire avec sa voix douce et modulée dans "Sand Woman". Aux frontières du R&B, du jazz, du blues, du soul et du gospel, son répertoire, majoritairement anglophone, est en même temps tout à fait personnel tant par les mélodies et les textes émouvants que par les arrangements extrêmement soignés.
Visuellement, la mise en scène est sobre mais nous réserve de petites surprises bien dosées dénotant un don assumé de l'artiste pour le show business, que la performance ait lieu dans un vaste salle ou dans une ambiance intimiste comme du Vieux bureau de poste. De brefs commentaires de la chanteuse parfaitement bilingue forment des enchaînements appropriés liant aisément les chansons dont la plupart se trouvent sur son album.
La souplesse vocale de Doba ainsi que son sens aigu du rythme sont très convaincants. Et si ses pièces au tempo plus rapide sont toujours réussies ("No Fool", "Grey Lady", "One Tune at a Time"), ce sont surtout les balades de la dame qui me touchent le plus. "Wings", "Le pont" et "Slowly" sont simplement magistrales.
Deux reprises intéressantes sont insérées vers la fin de la prestation sans entracte d'environ une heure trente: "Eleanor Rigby" de McCartney et "Non, je ne regrette rien" de Piaf, habillée de reggae, font plusieurs heureux parmi les spectateurs qui ne se font jamais prier pour taper des mains lorsque le rythme le suggère.
Il faut dire qu'elle est bien entourée cette Doba! Ses trois musiciens aussi enjoués que compétents prennent une part plus qu'active au déroulement de la soirée y compris pour les harmonies vocales. En commençant par le tromboniste Blaise Margail qui ajoute tout au long du spectacle sa touche humoristico-musicale. Ce Français donne la répartie à la chanteuse et interagit avec le public. De son côté, le claviériste François Therrien est toujours là pour donner un groove subtil. L'habile percussionniste David Valentine complète le trio.
En préambule Marianne Le Gendre est venue nous offrir quelques titres en compagnie de son guitariste.