Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Loreena McKennitt
18 décembre 2012 (QIM) – Il était une fois une belle histoire d'amour entre la musique celtique et une Manitobaine d'ascendance irlandaise et écossaise. Après sa rencontre avec Alan Stivell, cette dame devait devenir une des plus illustres ambassadrices de ce genre musical qui englobe les musiques traditionnelles (ou d'inspiration traditionnelle) de Bretagne, d'Irlande, d'Écosse et de Grande-Bretagne, étendant même ses ramifications jusqu'en Inde.
Vous aurez deviné que je vous parle de Loreena McKennitt, auteure compositrice interprète, qui nous charme et nous envoûte de sa belle voix cristalline depuis plus de 30 ans. Elle était de passage, début décembre, au Grand Théâtre de Québec, venue nous interpréter quelques-uns de ses plus grands succès.
S'accompagnant tantôt à la harpe, tantôt à l'accordéon ou au piano, elle a alterné dans un beau souci d'équilibre les douces ballades, souvent à saveur irlandaise, et qui constituent en quelque sorte sa marque de commerce avec des oeuvres plus entraînantes. Le public est ainsi passé de la contemplation et du ravissement à l'entrain et l'allégresse.
Pour cette grande tournée qui faisait escale à Québec pour deux soirs seulement, elle s'était entourée de Ben Grossman aux percussions, Brian Hugues à la guitare, au oud et au bouzouki, Caroline Lavelle au violoncelle, Hugh Marsh au violon et Dudley Phillips à la contrebasse.
De ce quintette d'excellents musiciens, deux ont particulièrement ravi l'auditoire de la salle Louis-Fréchette. Caroline Lavelle s'est montré une très belle complice de la chanteuse, instillant avec son violoncelle des climats d'une profonde sérénité, nous révélant à l'occasion la beauté de sa voix. Mais en ce premier mercredi de décembre, l'on retiendra surtout le jeu et la virtuosité du violoniste Hugh Marsh. Présent dans presque toutes les pièces, produisant des sonorités parfois étranges, souvent éblouissantes, ses interprétations lui ont valu de belles acclamations de la foule.
Avec à l'arrière-scène des chandelles allumées posées sur cinq grands candélabres, donnant une touche moyenâgeuse ou victorienne à l'ambiance, la belle interprète à la chevelure rousse nous a fait vivre des moments de grande émotion. Son programme comprenait airs et chants provenant de l'un ou l'autre de ses 14 albums, vendus à plus de 14 millions d'exemplaires et produits par Quinland Road, sa propre maison d'édition.
Seule ombre à cette soirée mémorable, les interventions parlées souvent trop longues de Loreena McKennitt, qui s'est montré disserte pour présenter ses chansons. Ces propos brisaient le rythme du spectacle et auraient gagné à être plus succincts.