Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Jay Sewall – photo: Guillaume D. Cyr
16 janvier 2013 (QIM) – C'était la fête au Centre d'art La Chapelle, le 11 janvier dernier, bon nombre de blues fans ayant accepté l'invitation de venir célébrer avec Jay Sewall ses 70 chandelles. Pour cette occasion, le grand bluesman avait convié de talentueux artistes – douze au total – à venir se joindre à la fête.
Dans un spectacle faisant largement place à l'improvisation – aucune répétition générale n'a eu lieu et, à l'entracte, Jay n'avait toujours pas arrêté le choix définitif des chansons de la deuxième partie – nous avons eu droit à des moments mémorables, que n'auront pas ternis quelques périodes de flottement et de problèmes de sons.
À tout seigneur tout honneur, Jay Sewall a débuté la soirée avec deux de ses compositions "Be Bop Beluga" et "I'm A Bluesman". Mais c'est avec l'interprétation de Monya Mathieu de "Me and Bobby McGee" que la fête a connu son premier grand moment de grâce. Si avec cette chanson, la talentueuse Beauceronne, très fière de jouer aux côtés de son professeur d'harmonica, nous a révélé la puissance de sa voix, elle nous en a montré toute sa sensualité et sa douceur avec "Crazy".
Valérie Clio, autre chanteuse invitée, n'a pas été en reste avec un envoûtant "Amazing Grace" et surtout une interprétation époustouflante de "Proud Mary", où elle a joué de sa voix comme d'autres improvisent sur leur instrument, offrant à un public enflammé une finale a capella bouleversante.
Et tout au long de cette soirée festive, le jubilaire a accompagné ses invités, tantôt à l'harmonica, tantôt à la guitare dans un programme comprenant plusieurs grands classiques tels "St-James Infirmary Blues" mettant en vedette le saxophoniste David Parker ou "Oh When the Saints" avec le très jeune et prometteur harmoniciste Frédérique Roberge. Mais il y avait aussi place à des compositions originales telles "Christian Dior" de Charles Cauchon, délicieuse chanson à laquelle Monya, avec un petit air canaille, est venue prêter sa voix.
Jay Sewall, n'ayant plus rien à se prouver, a laissé une large place à ses invités, les conviant à improviser et à mettre en valeur leurs talents de virtuoses. Tour à tour, les guitaristes Mike DeWay, Paul Hinton, Charles Cauchon et Steve Bergeron, les saxophonistes David Parker et André Larue, les batteurs Barry Nameth et Christian Morrisette ainsi que le bassiste Serge Boutin auront ainsi connu leur moment de gloire.
Et même s'il s'est fait chanter "Happy Birthday" trois fois plutôt qu'une, Jay Sewall et ses invités auront avant tout fait de cette soirée une fête de la musique. Ainsi en témoignait la finale, un des meilleurs moments, où tous sur scène se sont laissé aller à une interprétation proprement délirante de "Got My Mojo Working".
Notons en terminant, et c'est tout à l'honneur de Jay Sewall, que les profits de ce spectacle étaient destinés à la fondation Petits bonheurs d'école, un organisme voué à la cause des enfants démunis.