Un commentaire de Richard Baillargeon
8 avril 2013 (QIM) – Beat-ôlatrie est un des nouveaux mots que j'ai appris en visitant l'exposition Les Beatles à Montréal, qui s'installait fin mars au pavillon La Maison-des-Marins du Musée Pointe-à-Callières, dans la métropole québécoise!
Cette adaptation du concept de la Beatlemanie était proposée dans les pages du Photo-Journal au lendemain de LA journée Beatles québécoise, le 8 septembre 1964. Le journal de Montréal, qui n'avait alors que quelques mois d'existence, titrait pour sa part « La police a vaincu les Beatles », allusion au contexte à risque de l'événement, une grève de la force constabulaire ayant pris fin seulement quelques heures avant la tornade générée par les quatre britanniques chevelus.
Ces artefacts et les nombreux objets (outre les disques, photos et instruments de musique identiques à ceux manipulés par le quatuor) liés à l'existence du groupe musical dont l'impact demeure le plus durable de la brève histoire du rock occupent presque deux étages complets de l'édifice. Sans oublier le récit des hauts faits de la décennie Beatles, qui colorent les murs et les capsules circulaires aux allures de téléporteurs temporels, les objets témoignent autant de la frénésie qui animait les fans que de l'enfance du marketing pop.
Oui, il y a des perruques, casse-têtes, macarons et autres gadgets communs à la plupart des vedettes, mais aussi des mèches de cheveux provenant de deux des Beatles (!), un cigare abandonné par John Lennon au profit d'une employée du Reine-Elizabeth en 1969 (lors du fameux Bed-In), qui sont plus directement liés à l'histoire du groupe. La gamme des exhibits va du porte-clef ou du macaron à l'objet unique qu'est la Rolls Royce Phantom V personnalisée en mode psychédélique par un certain Steve Weaver à la demande de John Lennon.
En compagnie des nombreux invités réunis à l'occasion de l'inauguration, j'y ai passé par diverses émotions, devant quitter les lieux alors que les portes étaient sur le coup de fermer. Si les fans se trouvent en terrain connu, le grand public aura quant à lui l'occasion de mesurer l'importance accordé aux quatre Mop-Tops il y a maintenant un demi-siècle. Une zone a été réservée à l'impact musical des Beatles sur les jeunes artistes québécois, Baronets et Mersey's en tête! En réponse à l'invasion britannique, il est toutefois possible d'y constater une modeste revanche du yé-yé local en découvrant une affiche de tournée européenne des Hou-Lops qui arbore les armoiries de plusieurs villes telles Paris, Amsterdam ou Monaco. Pour ceux qui n'y ont pas étanché leur soif, il faudra bien qu'on se penche plus à fond sur le sujet un jour!
S'il est encore temps pour une suggestion, pour compléter la richesse visuelle qui nous en met littéralement plein la vue, ce serait un complément idéal si la visite offrait l'option d'un baladeur audio où bruit ambiant, musique, extraits d'entrevues se trouveraient à surgir au gré des déplacements...