Une collaboration de Sophie Roy
Icaro – photo: finzipasca.com
24 mai 2013 (QIM) – « Pour apprendre à voler, le vent t'aide. Après, c'est une question d'intuition. L'intuition est plus forte que les rêves, plus importante... Tu réussis à percevoir le vent? »
Icaro de Daniele Finzi Pasca est une ode à l'imaginaire. Une oeuvre poétique sur l'amitié, la mort et le désir de liberté. Une pièce qui nous touche par sa tendresse, son authenticité mais aussi par sa sereine folie. Icaro ouvrait la 14e édition du Carrefour international de théâtre de Québec, le 21 mai dernier à la salle Octave-Crémazie.
Daniele Finzi Pasca, comédien, artiste clown et metteur en scène, a conçu cette pièce alors qu'il était lui-même en prison pour avoir refusé de faire son service militaire. Seul dans sa cellule, sa question était: Que faire de tout ce temps? La réponse a été Icaro. L'histoire d'un grand malade enfermé dans une chambre d'hôpital et qui, voyant arriver avec bonheur un nouveau compagnon de chambre, lui révèle le sens de son existence dont les stratagèmes qu'il a élaborés pour s'échapper de sa prison.
Cette pièce devait initialement être jouée devant un seul spectateur. Dans un prologue, l'auteur et metteur en scène nous explique la genèse de son oeuvre et comment il a dû l'adapter à la demande. Aujourd'hui, un spectateur est choisi dans le public pour incarner le compagnon de chambre. Le public dans la salle est témoin de leur histoire.
Daniele Finzi Pasca est attachant dès ses premiers mots. Le contact avec le public est immédiat. Il est simple, charismatique, et fait preuve de beaucoup d'autodérision. Il rit de son accent, de son français qu'il possède par ailleurs parfaitement.
La mise en scène est épurée, à la Sol et Gobelet. Sur fond noir, un ameublement sommaire blanc – 2 lits surmontés de longs moustiquaires, une armoire, une table et une chaise roulante. L'auteur nous raconte l'histoire de son personnage. Il nous fait pénétrer dans son univers imaginaire. Le conte est ponctué de moments drôles et clownesques et de moments tendres et touchants. Finzi Pasca s'amuse à tricoter les mots et les langues passant souvent du français à l'italien, sa langue maternelle.
Icaro c'est la rencontre du mythe, celui d'Icare qui croit qu'il peut voler, et de la réalité de l'emprisonnement. C'est aussi l'espoir, l'espoir de quelque chose de meilleur, l'espoir d'une lumière, d'une porte qui mène à la liberté.
Ce spectacle a été joué plus de sept cent fois depuis 1991, dans six langues et dix-sept pays. C'était son deuxième passage à Québec où il avait été présenté pour la première fois en 1996. Il est à l'affiche de la salle Octave Crémazie du Grand Théâtre de Québec jusqu'au 25 mai.