Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Les Hay Babies
19 juin 2013 (QIM) – Assister à l'un ou l'autre des spectacles présentés dans le cadre du Festival de la chanson de Tadoussac, c'est très souvent faire connaissance avec des artistes de demain. Ainsi de Lisa Leblanc qui connaît aujourd'hui la consécration et que l'on découvrait, il y a déjà quelques années, sous un des chapiteaux dressés pour l'occasion dans ce village enchanteur de la Haute-Côte-Nord. Ou bien encore des Soeurs Boulay l'année dernière, qui ont vu leur carrière prendre un bel envol avec la parution de leur premier album.
En sera t'il ainsi avec Les Hays Babies? Seule l'histoire nous le dira. Mais si l'on en juge par le talent, l'énergie et la fougue qu'elles ont déployés sous le chapiteau Hydro-Québec, dans le cadre de la trentième édition du Festival de la chanson de Tadoussac, on ne saurait en être surpris.
Les Hay Babies ce sont trois filles très originales, originaires du Nouveau-Brunswick: Julie Aubé au banjo, Katrine Noël au ukulélé et Vivianne Roy à la guitare.
Même si ces dignes représentantes de cette musique qualifiée d'indie-folk, forment un trio, chacune semble y avoir préservé sa personnalité comme on peut en juger en découvrant leurs compositions. Elles ont des textes bien ciselés parsemés ici et là de réflexions percutantes. J'ai bien aimé entendre « Avant on avait un pays, maintenant on n'a plus qu'un gouvernement ».
Avec leur accent chiac à couper au couteau, elles ponctuent leur prestation de propos et commentaires sur l'histoire de telle ou telle composition. Si parfois elles s'adonnent un peu au cabotinage, la plupart du temps c'est suffisamment court pour ne pas briser le rythme du spectacle. Malheureusement, confrontés à certaines prononciations ou à certaines tournures de phrases désarmantes, on peine un peu à les comprendre.
De leurs voix graves ou claires, elles réussissent de belles harmonies vocales, très agréables à entendre, notamment dans leurs ballades.
Leurs compositions sont d'une grande originalité. Et, choix judicieux, elles ont parsemé leur spectacle de très rares chansons anglaises ("Horse On Fire") nous offrant plutôt un large éventail de chansons chiacs telles que "Chu pas une femme à marier", "La Bear song", ou l'hilarante "Obsédée". Elles savent nous entraîner sur une large gamme d'émotions, nous faisant souvent sourire et même rire.
Pour qui avait su prendre congé en ce beau vendredi 14 juin, les Hay Babies constituaient une belle invitation à la découverte de jeunes talents néo-brunswickois. Des filles à qui l'on souhaite une très belle carrière musicale.