Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Pierre Flynn – photo: Albert Weber
22 juin 2013 (QIM) – Pour son trentième anniversaire, le Festival de la chanson de Tadoussac avait choisi de rendre hommage à Jacques Brel, un des plus illustres représentants de la chanson française. Pour l'occasion, dix artistes se sont réunis sur la scène de l'église de Tadoussac en ce vendredi 14 juin, pour faire revivre 20 chansons de ce grand disparu.
Bia a donné le coup d'envoi avec "J'arrive" et surtout l'incontournable "Amsterdam". Pierre Flynn a poursuivi cette aventure avec "Le plat pays" et "La bière", chanson avec laquelle il se sentait des affinités avec Brel.
Isabelle Boulay s'était réservé "Jojo". Elle nous a fait connaître un moment fort de la soirée avec "Ne me quitte pas", chanson qui semblait écrite pour elle. Comment rester insensible lorsque Danielle Oderra, cette complice de la première heure de Brel, a lu une lettre de Brel avant d'y aller avec "Fils de..." et surtout "La valse à mille temps".
Luc de La Rochellière avait jeté son dévolu sur "Un enfant", chanson qu'on lui chantait lorsqu'il était bambin. De celui qui nous avait étonnés avec son très bel album "Beauté perdue", on n'était pas surpris de son deuxième choix: "Mathilde", l'incarnation pour lui d'une chanson passionnée.
Certains avaient préféré s'éloigner des sentiers battus pour remettre à l'honneur des compositions plus rarement interprétées. Pour Bruno Pelletier c'était "Quand maman reviendra'. Pour Paul Piché le monumental "Jaurès". Pour sa part, après avoir chanté comme un credo "Quand on a que l'amour", Marie-Élaine Thibert a relevé le défi de se confronter avec une des nombreuses chansons drôles de Brel "Les remparts de Varsovie". Pari réussi.
Pour assurer en douceur la transition des artistes, un écran géant diffusait des extraits d'une entrevue donnée par Jacques Brel. Il y abordait plusieurs thématiques qui lui tenaient à coeur, nous rappelant combien il était un homme proche de ses sentiments. Il y confiait que pour lui, « Un homme qui ne pleure pas n'est pas un homme, un homme qui ne pleure pas me terrifie ».
Comment s'étonner alors qu'une de ses plus grandes compositions est "Voir un ami pleurer" interprétée par une Diane Tell en très grande forme. Pour rester dans cette thématique, elle avait aussi porté son choix sur "Jeff" une autre chanson de désespéré. C'est à elle qu'est revenu l'honneur de nous présenter Benoit Sarrazin, le pianiste qui a su si bien accompagner chacun et nous émerveiller tout au long de la soirée.
À tout seigneur tout honneur, Marie-Josée Lord a terminé cette trop courte soirée avec "La quête", un des plus beaux hymnes à la vie.
Le mot de la fin est revenu à Jacques Brel lui-même et à sa mémorable version de "Ne me quitte pas". Les dix interprètes et leur accompagnateur réunis sur scène ont reçu une ovation largement méritée de la part d'une foule comblée.