Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Emanuel Ax – photo: Lisa Marie Mazzucco
16 septembre 2013 (QIM) – La nouvelle saison de l'Orchestre symphonique de Québec a débuté de manière grandiose avec un concert consacré à deux grands génies de la musique romantique allemande: Ludwig van Beethoven et Johannes Brahms. Pour cette occasion, Fabien Gabel, le onzième chef d'orchestre et directeur artistique de l'OSQ, était heureux de renouer avec son public en ce jeudi 12 septembre.
Juste avant de diriger l'ouverture "Les Créatures de Prométhée, op. 43" de Ludwig van Beethoven, il a pris le micro pour saluer son public, le remercier d'être présent en si grand nombre et l'inviter à le suivre tout au long de cette saison 2013-2014.
Pour cette soirée inaugurale, l'OSQ recevait un invité de prestige, le pianiste d'origine polonaise Emanuel Ax, venu interpréter le "Troisième concerto pour piano en Ut mineur, op. 37" de Beethoven. Cet artiste n'en était pas à sa première visite dans la vieille capitale puisqu'il a déjà été l'invité du Club musical de Québec.
Je pourrais m'attarder longuement sur le bel équilibre que Maestro Gabel a su instaurer entre les musiciens et le soliste. Ou de la virtuosité de ce dernier, dont les doigts courent si vite et si allègrement sur le clavier que l'on se surprend à se demander « mais comment diable fait-il? »
J'aimerais plutôt souligner à quel point Emanuel Ax s'est attaché à nous révéler l'âme de ce concerto. Son interprétation toute en finesse et en raffinement, aura laissé planer comme une aura de sérénité sur la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec. Particulièrement dans le "Largo," amorcé avec une telle grâce que l'on se surprenait à retenir son souffle. À elle seule, cette interprétation valait le déplacement.
Mais Fabien Gabel nous réservait une autre belle surprise avec l'interprétation de la "Quatrième symphonie en Mi mineur, op. 98" de Johannes Brahms. Comme il nous y a habitué, le Maestro a dirigé avec clarté, précision, équilibre, mais aussi avec puissance et intensité cette oeuvre, sachant mettre en valeur la richesse de l'écriture orchestrale du compositeur.
"L'Allegro" du troisième mouvement était saisissant à souhait et la "Passacaille" du dernier mouvement a donné lieu à de beaux chassés-croisés musicaux. Soulignons ici l'excellent travail des flûtistes Jacinthe Forand et Marie-Violaine Ponte, qui se sont particulièrement distinguées tout au long de la soirée.
Ce premier concert de la saison augure très bien ce qui attend tous les mélomanes de la Capitale au cours des mois à venir: valeurs sûres et oeuvres contemporaines. Comme en témoignera le prochain concert de l'OSQ, le mercredi 18 septembre, avec au programme le "Concerto pour violon" d'Igor Stravinsky suivit de la "Septième symphonie" de Beethoven.