Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Richard Paré
3 décembre 2013 (QIM) – À tous ceux qui n'avaient eu la chance d'assister au concert inaugural du grand orgue du Palais Montcalm, le 4 octobre dernier, une chance leur était offerte en ce dernier mercredi de novembre avec la reprise du même programme. Pour montrer l'engouement des mélomanes de la région devant l'arrivée de ce magnifique instrument, Bernard Labadie a pris la parole pour accueillir son public et mentionner l'ajout d'une autre supplémentaire qui affichait déjà presque complet pour le lendemain.
Ce grand orgue constitue la 3896e commande reçue par la Maison Casavant Frères, une entreprise hautement respectée dans le domaine de la facture d'orgue. Avec ses 33 pieds de hauteur par 22 pieds de largeur, cet orgue trône majestueusement au-dessus de la scène Raoul-Jobin et s'intègre parfaitement à son architecture. Il possède trois claviers à traction mécanique, comprenant 37 jeux, 51 rangs, et un total de 2846 tuyaux.
Aux claviers, Richard Paré a montré ses incontestables talents d'organiste. Celui qui est de l'aventure des Violons du Roy depuis ses premiers jours, comme claveciniste, organiste et à l'occasion comme chef, a offert en ouverture de programme "l'Offerte du 5ème Ton sur Vive le Roy des Parisiens" une curiosité peu connue du compositeur baroque français André Raison.
Pour les deux oeuvres suivantes la "Sinfonia en Ré majeur pour orgue et orchestre" de Jean-Sébastien Bach et le "Concerto pour orgue en Si mineur, op. 45, no 1" de Georg Friedrich Haendel, Richard Paré est descendu sur scène. Car cet orgue a la particularité de posséder une deuxième console, mobile et située sur la scène, permettant au soliste d'être en symbiose avec le chef et les musiciens.
Le grand orgue du Palais Montcalm
Est-il vraiment besoin de mentionner que l'interprétation de Bernard Labadie a encore une fois été un pur délice d'équilibre, de justesse et de clarté. Il y a si longtemps que le Maestro nous a habitués à l'excellence, que l'on en oublie parfois l'immense travail accompli derrière chacune des prestations des Violons du Roy, pour s'abandonner sans réserve au ravissement.
Entre la présentation d'une oeuvre moins connue de Franz Joseph Haydn, son "Concerto pour orgue en Do majeur" Richard Paré s'est à nouveau installé à la console mécanique de l'orgue. D'abord pour nous offrir l'émouvante "Chaconne en Fa mineur" de Johann Pachelbel, pièce idéale pour montrer le coloris de l'instrument.
Mais surtout, en apothéose de la soirée, pour se donner corps et âme à la célèbre "Toccate et fugue en Ré mineur, BWV 565" de Johan Sébastien Bach. À tout seigneur tout honneur il revenait à celui qui a tant écrit pour cet instrument, d'être salué avec cette oeuvre qui illustre toute la puissance et la majesté du nouvel emblème de la superbe salle de spectacles.