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Le Festival de la chanson de Tadoussac – 31e édition (1 de 3)

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
NDLR: Notre reporter a ramené de son passage à Tadoussac plusieurs expériences artistiques.

Festival de la chanson de Tadoussac – 31e édition

18 juin 2014 (QIM) – Et pour cette 31e édition, Mère Nature s'est montrée passablement intraitable en la plaçant sous le signe de la pluie. C'est ainsi que tout au long du samedi 14 juin, un petit crachin persistant a forcé l'annulation de nombreuses activités extérieures et contraint le déplacement des autres sous de meilleurs chapiteaux. Mais rien pour décourager les festivaliers venus nombreux encore cette année.

Parmi les nombreux artistes à se produire en après-midi, j'ai jeté mon dévolu sur Michel Lalonde, une des âmes fortes du re

gretté groupe Garolou. Cette rencontre intimiste se déroulait dans le décor enchanteur de la verrière de l'Hôtel Tadoussac.

Le rocker qui avec la bande de Garolou redécouvrait le folklore, s'est assagi. Ses chansons sont d'une grande douceur et parlent de tendresse et d'amour. S'il aborde le bon vieux temps, ce n'est pas avec de la nostalgie mais plutôt avec un regard lucide. Bien sûr le public s'est réjoui de l'entendre interpréter "La complainte du maréchal Biron" et "Victoria". Mais il s'est surtout laissé ravir par ses belles balades. Pour nous faire oublier le mauvais temps, on ne pouvait rêver mieux.

Par la suite, course sous la pluie pour se rendre au chapiteau où se produisait Sarah Toussaint-Léveillée. Elle n'a eu aucun mal à entraîner les spectateurs dans son univers déjanté et ses délires verbaux-moteurs. Quels contrastes avec Michel Lalonde. C'est beaucoup cela qui fait la richesse de ce festival. Amener des artistes de tous âges, venus d'horizons divers, pratiquant des styles musicaux différents, à se côtoyer et à partager leur passion pour leur art le temps d'une longue fin de semaine.

Sarah Toussaint-Léveillé dissimule sa grande nervosité sous une tonne de mots. Ce qui la place parfois sur la corde raide comme en témoigne un savoureux quiproquo sur le fait qu'elle avale ses mots. Mais cela ne nous la rend que plus sympathique. Nerveuse, oui, lorsque vient le temps de casser la glace ou de présenter ses compostions, mais en pleine maîtrise de son art lorsqu'il s'agit de les interpréter.

Aussi à l'aise à chanter dans la langue de Molière que dans celle de Shakespeare et même de Cervantès, elle se permet parfois de mêler joyeusement les trois dans une même oeuvre. Et s'il lui arrive le temps d'une chanson de vouloir établir un record de mots chantés en le plus court laps de temps, elle peut ensuite enchaîner avec une douce mélodie aux images poétiques très inspirées.

Avec le recul, elle demeure incontestablement mon coup de coeur de ce festival. Une artiste à découvrir et à surveiller.