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Journée Arts sans frontières au Domaine Forget

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

Festival international du Domaine Forget

5 août 2014 (QIM) – Dans le cadre du Festival international du Domaine Forget, avait lieu ce samedi 2 août, la journée Arts sans frontières. Organisée en collaboration avec le Musée d'art contemporain de Baie-Saint-Paul, diverses activités venaient y souligner les liens qui unissent les arts visuels et la musique.

Parmi ces activités, deux récitals offerts en après-midi à la salle Françoys-Bernier du Domaine Forget. Plusieurs musiciens se sont succédés pour interpréter les trois dernières sonates pour violoncelle et piano de Ludwig van Beethoven. L'originalité de ce concert est que les artistes Guy Paquet, Louis Tremblay, Jimmy Perron et Jean-François Racine étaient présents sur scène pour y peindre des oeuvres en direct.

À tour de rôle Allan Stepansky au violoncelle et Chiharu Linuma au piano ont brillamment interprétés la "Sonate pour violoncelle et piano no 3 en La majeur, op. 69" de Beethoven, Blair Lofgren, violoncelliste solo de l'Orchestre symphonique de Québec et Brigitte Poulin au piano, la "Sonate no 4 en Do majeur, op. 102, no 1" et Benoit Loiselle au violoncelle et Philip Chiu au piano, la "Sonate no 5 en Ré majeur, op. 102, no 2".

Partager son attention entre les musiciens et les artistes peintres présents sur une même scène était une expérience particulière et inédite. Une démarche des plus originales pour abolir les frontières entre les arts visuels et la musique, démarche très appréciée du public. En plus des sonates de Beethoven, le Quatuor Arthur-Leblanc a interprété sa "Grande Fugue en Si bémol majeur, op. 133".

Nous avons également eu droit à une rareté, le "Quintette à cordes no 15 en Do mineur, dit « de la balle », op. 38" du compositeur français, largement méconnu aujourd'hui, Georges Onslow. Patrice Fontanarosa et David Gillham aux violons, Ivo-Jan van der Werff à l'alto, Alan Stepansky au violoncelle et David Allen Moore à la contrebasse nous ont fait découvrir cette oeuvre, qui se veut une transcription musicale d'un accident de chasse auquel survécut miraculeusement le compositeur, après qu'une balle perdue lui eu arraché une oreille et transpercé le cou.

Pour bien terminer cet après-midi artistique, le public avait rendez-vous avec Mario Paquet, bien connu des auditeurs d'Espace Musique. Il animait une table ronde réunissant les 4 artistes peintres et le sculpteur Martin Brisson, dans le but de débattre sur le thème « comment transformer l'émotion musicale en images? ». Vaste question qui n'aura pas vraiment permis de dégager un consensus, mais aura offert l'occasion à chacun des participants de nous faire part de l'importance de la musique dans leur vie.

Un point intéressant du débat, pour ces artistes: la musique est moins affaire de couleurs que de gestuelles, leur inspiration venant surtout du rythme de l'oeuvre. Je laisse le mot de la fin à Louis Tremblay pour qui « un tableau sans émotion n'est pas un tableau ». Belle réflexion qui selon moi s'applique aussi à merveille à la musique.