Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Les Violons du Roy – photo: Camirand Photo
27 août 2014 (QIM) – La 36e édition du Festival international du Domaine Forget s'est terminée comme elle avait commencé, en beauté avec les Violons du Roy. Eux qui avaient ouvert la saison en compagnie de l'ambassadrice de ce Festival, la contralto Marie-Nicole Lemieux, étaient de retour, en ce dimanche 24 août, avec comme chef invité le talentueux Nicholas Collon.
Avec l'Ouverture "Don Giovanni" un des plus célèbres opéras de Wolfgang Amadeus Mozart, on sent que la magie opère entre le chef londonien et les musiciens. Que celui-ci a su leur partager sa vision de cette partition. Belle entrée en matière pour l'oeuvre suivante, le célèbre "Concerto pour piano no 1 en Do majeur, K. 467" toujours de Mozart.
L'artiste invité, le pianiste italien Benedetto Lupo, aura fait vivre un grand moment d'émotion au public massé dans la salle Françoys-Bernier, malgré le temps radieux et presque caniculaire de cette fin d'après-midi. En symbiose avec Maestro Collon, Benedetto Lupo a joué un concerto plein d'élégance, de raffinement et de distinction grâce à un jeu d'une grande clarté et d'une fluidité remarquable. La dernière note n'avait pas fini de retentir que déjà les bravos d'un public ravi fusaient dans la salle.
Dernier chef d'oeuvre au programme: la fougueuse "Symphonie no 7 en La majeur, op. 92" de Ludwig van Beethoven. Vision intense et dramatique de Nicholas Collon dont le grand mérite aura été de faire « sonner » Les Violons du Roy comme les gros orchestres symphoniques. On n'avait qu'à voir l'énergie des cordes dans leurs coups d'archets pour comprendre avec quelle intensité les musiciens se sont investis.
Choix original mais exigeant pour les musiciens et déroutant pour les mélomanes, Nicholas Collon avait décidé d'enchaîner sans un seul temps mort les deux premiers mouvements de même que les deux derniers, ne laissant qu'une très courte pause entre l'Allegretto et le Presto. Si ce choix peut sembler logique entre le Presto et l'Allegretto final, il est un peu moins heureux entre le Vivace initial et l'Allegretto.
Il est généralement de mise de laisser une courte pause entre un mouvement rapide et énergique et le mouvement lent qui le suit, question de laisser tant aux spectateurs qu'aux musiciens le temps de reprendre leur souffle et de se préparer à ce qui est très souvent le moment le plus émouvant de la symphonie. Mais pas cet après-midi-là.
Qu'importe. Ici encore, les bravos ont fusé dès la dernière note, d'un public énergisé par une finale enlevante. Un autre très beau concert! Ne reste aux organisateurs qu'à souhaiter que les mélomanes soient à nouveau au rendez-vous l'an prochain, à Saint-Irénée dans Charlevoix, pour une nouvelle saison.