Nom véritable | Diane Dufresne |
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Aussi connue sous | -- |
Naissance | 1944 |
Carrière professionnelle | Depuis 1965 |
Le monde du spectacle est ainsi fait que les artistes, et au premier plan les interprètes, sont immanquablement associés à une image. Pourtant, la démarche de chaque individu peut être fort différente, selon les époques et au gré de leur inspiration. Diane Dufresne est une de ces icônes qu'on associe par réflexe à la phase la plus exubérante de sa carrière mais qui a abordé la chanson à plusieurs niveaux. Celle qui a imposé la dimension de la sensualité féminine dans le rock québécois est aussi une auteure qui se livre davantage depuis le début de la décennie quatre-vingt-dix. Elle s'exprime également par la peinture mais demeure avant tout, aux yeux du public, une performeuse à l'énergie débordante.
Partie très jeune apprendre son métier du côté de la France, où elle rend sobrement les propos d'auteurs-compositeurs comme Gilles Vigneault et Claude Léveillée autant que ceux d'Anne Sylvestre et de Barbara, Diane Dufresne est de retour au Québec à la fin des années 60, au moment où le cinéma local est en pleine expansion. Le deuxième volet de sa carrière est alors marqué par l'interprétation de nombreuses chansons thèmes de films, la plus connue demeurant "Un jour il viendra mon amour" tirée du film L'Initiation. Parallèlement à ces enregistrements sur commande, elle est de la revue musicale Les Girls de Clémence Desrochers qui deviendra un véritable tremplin pour toutes ses participantes.
À partir de 1972, avec la parution de l'album "Tiens-toé ben, j'arrive", Diane Dufresne opère une métamorphose complète qui en fera une des figures de proue de la chanson québécoise des années 70. Sa carrière internationale démarre aussi véritablement à cette époque, avec la complicité du compositeur François Cousineau et de l'auteur Luc Plamondon. Dans les années qui suivent, le trio donnera vie à une cinquantaine de chansons dont les plus remarquées demeurent "J'ai rencontré l'homme de ma vie", "En écoutant Elton John", "Rock pour un gars d'bicycle", "Sur la même longueur d'ondes", "Les hauts et les bas d'une hôtesse de l'air" et "Chanson pour Elvis"... Mais Diane Dufresne est aussi une artiste qu'il faut voir sur scène et plusieurs enregistrements en public viennent s'ajouter à sa discographie, dont deux à l'Olympia de Paris. On la nommera dorénavant la Diva de la chanson ou, avec respect, La Dufresne.
Vers 1978, elle accentue sa présence scénique par la création de spectacles d'envergure, comme celui dédié à l'univers de Fellini, et participe aux premières versions de "Starmania", l'opéra rock futuriste de Luc Plamondon et Michel Berger. Parallèlement, elle cumule les succès individuels grâce aux chansons "J'ai douze ans", "Alys en cinémascope", "Hymne à la beauté du monde", "La dernière enfance", "Oxygène", "Samedi soir"... parues sur les albums "Strip Tease" et "Turbulences". Durant la décennie suivante, elle poursuit sa démarche spectaculaire avec les méga spectacles Hollywood/Halloween, Magie rose et Symphonique & Roll,. Au début des années quatre-vingt-dix, Diane devient elle-même auteure de ses propres chansons avec l'album "Détournement majeur", ce qui lui permet de renouveler son approche et son répertoire.
Après une période sabbatique qui paraît interminable à ses fans, elle revient avec un album où l'entourent plusieurs musiciens de renom dont Alexis Weissenberg: au piano, Jerry DeVilliers Jr. Aux guitares; Claude Lamothe aux violoncelles, Scott Price aux synthétiseurs et piano, sans oublier les pianistes André Gagnon et Marie Bernard. Le disque éponyme est suivi d'un spectacle dans le même ton, intitulé Merci, en 1999. Cette année-là elle compose aussi, avec André Gagnon, la chanson "L'agenda du coeur", un tango qui lui sied parfaitement bien et qui peut être entendu dans la télésérie Juliette Pomerleau.
Étant revenue à une relative sobriété, tant dans son interprétation vocale que pour ses costumes de scène, certains pourront considérer que son répertoire se rapproche davantage de celui de "La chanteuse straight" de ses débuts que de l'exubérance qui l'a propulsée aux sommets des palmarès, il y a déjà près de trente ans. Ce serait mal la connaître: à quelques mois d'intervalle, elle présente un coffret de trois disques également intitulé "Merci" et résumant son parcours unique. Certains succès sont alors remixés pour les besoins de la compilation, dont une nouvelle mouture de "Rock pour un gars d'bicycle" utilisant les pistes originales.
Elle fait alors quelques apparitions sur scène à Montréal et à Paris. Envers et contre tous elle orchestre, avec son producteur Guy Latraverse, sa prochaine apparition publique. Aux antipodes du tour de chant précédent, ce spectacle renoue avec le spectaculaire alors qu'elle propose, en janvier 2001, une nouvelle collaboration avec l'Orchestre symphonique de Québec intitulée Couleurs symphoniques. Ce thème se veut comme une continuité entre ses deux formes d'expression privilégiées: la scène et la peinture. Il est d'ailleurs possible de remarquer la présence de quelques toiles de l'artiste intégrées au décor de ce spectacle à grand déploiement.
Parallèlement à ses prestations scéniques, les toiles de Diane Dufresne sont exposées tant à Montréal (au Château Dufresne!) qu'à New York. C'est ce qui s'appelle jouer sur plusieurs tableaux. En 2004, à l'instar de Félix Leclerc, Charles Aznavour et quelques autres personnalités de la chanson, son parcours fait l'objet d'une série radiophonique intitulée Folie douce, réalisée par Jacques Bouchard. Ses spectacles se font plus rares, à mesure que la peinture l'occupe davantage.
Mais on ne peut complètement se couper d'un métier aussi captivant. Diane préfère toutefois revenir à la scène dans des contextes singuliers, c'est à dire pour des occasions uniques: spectacle Kamikaze au Festival d'été de Québec en juillet 2002, Diane Dufresne chante Kurt Weil avec l'Orchestre Métropolitain du Grand Montréal en 2004. Ce dernier spectacle est repris ultérieuremnt et fait l'objet du disque "Kurt Weill (avec l'OMGM)" l'année suivante. Cette initiative lui inspire un nouveau concept: la chanteuse incarne quatre archétypes qui donnent lieu à la présentation de Plurielle, où elle revisite plusieurs de ses chansons fétiches en partageant la soirée entre les thèmes du romantisme, de l'écologie, de la folie et d'une certaine décadence, prétexte à un survol de quelques titres de Weill et Bertold Brecht
En 2007, près d'une décennie après son dernier album de chansons inédites, Diane amorce une collaboration avec Alain Lefèvre. Tous deux vouent une admiration au compositeur André Mathieu et lui dédient une pièce dont le pianiste signe la musique et Diane le texte "L'enfant prodige", en plus de raviver une oeuvre de jeunesse que le compositeur oublié avait composée en 1944, à l'âge de quinze ans: "Si tu crois". La collaboration se prolonge sous diverses formes et les deux artistes gravent finalement six pièces que l'on retrouve sur l'album "Effusions". Une autre collaboratrice de premier plan à ce projet est Marie Bernard qui voit aux arrangements en plus d'être l'auteure de plusieurs pièces. Roger Tabra, Michel Rivard et Daniel Bélanger contribuent d'une pièce chacun et Michel Cusson réalise trois des douze pièces. Le scientifique Hubert Reeves voit son texte "Terre planète bleue" mis en musique avec la collaboration du groupe Magneto. L'année se termine avec une exposition de toiles de Diane à la SAT (Société des arts technologiques) à Montréal, regroupant des peintures et installations vidéos de Diane sur la thématique des effusions lyriques de son plus récent disque. Parallèlement, plusieurs de ses costumes de scène sont exposés chez certaines succursales du disquaire Archambault.
On peut visiter le site officiel de Diane Dufresne.