Nom véritable | Michel Roy |
---|---|
Aussi connu sous | -- |
Naissance | 1942 |
Carrière professionnelle | 1963-1965, 2001 |
Rares sont les artistes qui peuvent aspirer au titre de pionniers. Chose plus rare encore, Michel Roy s'est retrouvé dans cette situation à deux reprises, à presque quarante ans d'intervalle. Au début des années soixante, encore adolescent, il rejoint son confrère de collège Denis Champoux en tant que guitariste au sein des Mégatones. Préfigurant la vague dite yé-yé qui allait suivre un peu plus tard, ce groupe avait gravé l'essentiel de sa discographie alors même que les Hou-Lops, Classels, Sultans, Million-Airs et Bel Canto en étaient à leurs premiers refrains sur 45 tours. Trente-huit ans plus tard, c'est comme auteur-compositeur-interprète de chanson jazz qu'il s'illustre, après avoir oeuvré entre temps dans d'autres sphères fort différentes dont le commerce et la fonction publique.
N'ayant jamais cessé de toucher la guitare, il compose des mélodies qu'il habille de mots à l'occasion, se constituant un répertoire qui attend son heure parmi ses archives et dans sa mémoire. S'il retrouve un refrain, le chante parfois à des connaissances ou à des membres de la famille, c'est toujours à titre de hobby et pour sa satisfaction personnelle. Ayant ralenti ses activités professionnelles, il trouve un encouragement à son penchant musical lorsque paraît sur DC une compilation de son ancien groupe "Les Mégatones (1962-1969)", au printemps 2000. Ayant conservé un faible pour le jazz cool et la bossa nova des années soixante, Michel constate que malgré la recrudescence d'intérêt pour ce style décontracté, la plupart des interprètes se replient sur les standards américains, la création locale faisant cruellement défaut. Si le jazz instrumental a connu ses hérauts et ses créateurs, de Guy Nadon à Uzeb, on compte en effet bien peu de créateurs de chanson jazz au Québec. Hormis certains refrains à saveur jazzy de Sylvain Lelièvre ou de Diane Tell à ses débuts, on peut dire que le genre y est fort peu visible dans le paysage sonore.
C'est à cette situation que voudra remédier "En douceur", le premier album de Michel Roy, à l'automne 2001. Que ce soient les réminiscences personnelles ("Le politicien", L'appartement"), le besoin d'évasion ("Au soleil", "Danse", "Tadoussac") ou les interrogations existentielles ("À matin", "Trop tard"), le tout est présenté "En douceur" dans un registre qui n'est pas sans évoquer Michel Legrand, musicien fort connu mais qui n'a pas vraiment eu de disciples sur le plan vocal en terre québécoise.
Tout en se produisant de temps à autre dans diverses salles du Québec, Michel Roy continue de composer dans le style qui lui plait, Ce qui l'amène, deux ans et quelques dizaines d'apparitions plus tard, à récidiver avec "Entre le jazz et la chanson". Ce deuxième album, où l'auteur-compositeur-interprète est appuyé d'une quinzaine de musiciens, bénéficie d'une plus large audience, étant distribué par le géant Warner. Le coeur toujours au chaud, avec son hommage aux pères de la bossa nova "Antonio, Vinicius et la garota" ou "Nuit de carnavals (Rio/Québec)", le guitariste se fait pince-sans-rire avec "Noir et blanc", "Douce colère" et presque autobiographique dans "Le blues du fonctionnaire".