Nom véritable | Jean-Yves Farago |
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Aussi connu sous | Jean-Yves Béland, Johnny Stevens |
Naissance | 1944-1997 |
Carrière professionnelle | 1967-1997 |
Encore adolescent, il se fait remarquer lors d'un concours d'amateurs qu'il gagne en imitant Elvis Presley. On le retrouve bientôt dans les cabarets de la région de Québec où chante des succès américains sous le nom de Johnny Stevens. Il se joint ensuite au groupe Les Mercedes, avec qui il grave deux 45 tours au milieu des années soixante, et fait aussi partie des Avantis. En 1966, le promoteur Guy Cloutier lui ouvre les portes d'une carrière en solo en le recrutant pour la nouvelle maison de disques Canusa. Son premier 45 tours ne peut que s'imposer auprès de la jeunesse friande des idoles du rock'n roll international puisqu'il comprend une de ses meilleures interprétations du répertoire d'Elvis Presley, "Je t'aime, je te veux" (I Want you, I Need You, I Love You) et une reprise du récent succès des Beatles "Être naturel" (Act Naturally), que ceux-ci ont emprunté au champion du renouveau country américain Buck Owens. "Je t'aime, je te veux" crée instantanément l'impression qu'Elvis aurait repris son ancien succès dans la langue de Molière. Véritable fan de Presley, Johnny Farago enregistre plusieurs versions françaises de succès du King, dont "À t'aimer" (Loving You) et "T'ai-je dit" (Have I Told You Lately That I Love You).
Avec la chanteuse Nanette Workman, le chanteur Stéphane et quelques groupes récupérés par le jeune producteur Tony Roman, tels les Hou-Lops, les Baronets et la Révolution Française, Johnny Farago est un des piliers de la maison Canusa. Ses premiers albums comprennent d'autres chansons d'Elvis, chantées en anglais ou en français, mais aussi des succès populaires et country comme "Un autographe s.v.p.", "T'aurais pas du mourir si jeune", "The Race Is On", "Je suis un tigre" (un autre titre de Buck Owens) ou "Kisses Sweeter Than Wine".
Après une première participation à la tournée Musicorama en 1967 (il y participera de nouveau en 1972), Johnny Farago enregistre l'année suivante un de ses succès les plus marquants: "J'ai ta photo dans ma chambre" et remporte le trophée du meilleur vendeur de disques au Festival du disque. Sur cet élan, il consacre son troisième microsillon au répertoire de son idole, ajoutant neuf adaptations de Presley à son plus récent succès sur l'album "Johnny chante Elvis".
De 1968 à 1970, Johnny Farago donne des spectacles en duo avec Patrick Zabé et enregistre avec lui plusieurs chansons, dont "Et si moi je n'veux pas" et "Marche un mille avec moi". Les deux lurons animent aussi, au cours de la saison 1971, l'émission télévisée F-Z où ils accueillent des invités et chantent une partie de leur répertoire.
Jusqu'au milieu des années 1970, Johnny Farago demeure au sommet des palmarès avec des titres comme "Prends cette lettre Maria", "Trois p'tits coups" et "1-2-3 chante avec moi". En 1976, son album "Pour les fans d'Elvis seulement" marque un retour au répertoire de son idole qu'il a eu l'occasion de rencontrer à Las Vegas et bat des records de vente. Le spectacle qu'il présente à la Place des Arts de Montréal en septembre 1977 en hommage à Elvis Presley, décédé peu de temps auparavant, remporte beaucoup de succès et est repris en tournée au Québec ainsi qu'à Portland, dans l'état du Maine. La chanson "Le King n'est plus" (The King is Gone, popularisée par Ronnie McDowell) prend la première place des palmarès québécois.
Après avoir effectué une tournée avec son frère Freddie Farago, avec qui il présente un tour de chant consacré aux Everly Brothers, Johnny Farago présente, en 1980, un spectacle intitulé L'épopée du rock puis participe, l'année suivante, à la tournée La grande rétro O'Keefe en compagnie de René Simard, Renée Martel, Gilles Girard et Johnny Jet Black and the Comeback. En 1982, il aborde le country en spectacle et sur disques avec son groupe qu'il nomme les Country 10, puis il ouvre à Miami La Vie en rose, un cabaret où il se produit pendant les mois d'hiver. Pour la première fois, le chanteur lance, en 1989, un album de ses compositions.
Dans les années 1990, il donne de nombreux spectacles dans des cabarets de Floride puis revient au Québec où il essaie de répéter son expérience de cabaretier. En juillet 1997, il est terrassé par une attaque cardiaque à la veille d'une tournée québécoise de spectacles.
Source
Ce texte biographique a été rédigé par Robert Thérien, chercheur et spécialiste de la chanson québécoise et actualisé par l'équipe de Québec Info Musique.