Nom véritable | Michèle Richard |
---|---|
Aussi connue sous | -- |
Naissance | 1946 |
Carrière professionnelle | Depuis 1956 |
Fille du violoneux Ti-Blanc Richard, Michèle suit des cours de ballet et de piano dès l'âge de 4 ans. Elle n'a que dix ans lorsqu'elle débute à la télévision à l'émission Ti-Blanc Richard et ses gais lurons à la télévision de Sherbrooke, CHLT-TV; à 16 ans, elle a déjà participé à plus de 450 émissions de télévision.
Ses premiers enregistrements sur disques sont des airs de Noël où elle chante accompagnée par les musiciens de son père, alors qu'elle est âgée de 9 ans ("Cloches de Noël") et 10 ans ("J'ai vu maman embrasser le Père Noël"). Après quelques autres chansons dans ce contexte familial, elle connaît ses premiers succès sur étiquette Météor, pour laquelle enregistre aussi son père, avec des versions empruntées à Brenda Lee, Connie Francis et autres teen idols du hit-parade américain: "Lacets roses", "Du rouge sur ton collet" et quelques compositions d'auteurs québécois, comme "Main dans la main", connaissent de bons succès. Au sortir de l'enfance, Michèle devient ainsi une des premières vedettes québécoises à afficher une modernité toute contemporaine, ce qui se confirme avec la parution de l'album "Twist avec Michèle Richard" en 1961. Mais c'est la chanson "Quand le film est triste" qui, l'année suivante, la fait connaître à la grandeur du Québec.
En 1963, la chanteuse anime Chansons intimes avec Michèle Richard à la télévision de Sherbrooke où elle participe également à 39 émissions de la série Dans l'bon temps. La même année, elle coanime à Montréal l'émission Chez Isidore sur les ondes de CFTM, le nouveau Canal 10, et est élue découverte féminine de l'année au Gala des Artistes. Avec plusieurs autres artistes de variétés, elle participe en février 1964 à un grand music-hall à la Place des Arts. C'est aussi cette année-là qu'elle passe à la maison de disques Trans-Canada où elle remporte ses plus importants succès sur disques jusqu'alors avec "Je suis libre", "La plus belle pour aller danser" et "Ça va je t'aime".
En 1965 et 1966, Michèle Richard coanime les émissions estivales de Jeunesse d'aujourd'hui à CFTM, où elle est une invitée régulière depuis déjà plusieurs années. Devenue une vedette à part entière, elle occupe une place de choix parmi les personnalités du petit écran et fait la couverture des journaux et périodiques les plus populaires qui sont d'abord à l'affût de sa carrière professionnelle avant de s'intéresser aux moindres détails de sa vie privée. Par un effet d'entraînement, elle devient rapidement une référence pour les jeunes filles de son âge en matière de mode vestimentaire et de comportements. En 1966, elle reçoit le trophée de la chanteuse la plus populaire au Festival du disque et, dans la foulée de son succès "Les boîtes à gogo", participe à la tournée Musicorama.
Pendant que le Québec se prépare à accueillir le monde entier sur ses îles surgies du fleuve St-Laurent, en 1967, la chanteuse effectue, avec le groupe les Cailloux et la chanteuse Danièle Dorice, une tournée de six semaines des bases militaires canadiennes en Europe. À son retour, Michèle Richard est élue Miss Radio-Télévision 1967 au Gala des Artistes et se maintient en tête des palmarès avec "J'écoutais la mer". En 1968, elle reçoit un trophée au MIDEM de Cannes pour le nombre de disques qu'elle a vendus l'année précédente au Canada français.
En juillet 1970, Michèle Richard participe de nouveau à la tournée Musicorama et l'année suivante elle anime, avec Michel Louvain, l'émission estivale Zoom en liberté à la télé de Radio-Canada; puis triomphe avec son spectacle de variétés qu'elle présente au Kiosque international de Terre des Hommes. Elle tente ensuite sa première expérience au cinéma en se rendant en Sicile où elle tourne, aux côtés de Mylène Demongeot et Frederic De Pasquale, dans L'Explosion. Elle interprète aussi "Vivre au soleil", chanson thème du film, composée par Henri Salvador.
Mais la vie de Michèle est surtout centrée sur la scène. En plein essor, sa carrière au cabaret l'amène à chanter au Club Playboy de Montréal en 1972. Michèle Richard effectue, dans le cadre d'un Musicorama western en 1974, une tournée de 42 villes du Québec, de l'Ontario et de Nouveau-Brunswick en autant de jours. Elle se maintient en bonne place au palmarès avec "L'oiseau de feu", "Kiss Me", "Baby Love" puis "Goodbye My Love Goodbye" et se produit fréquemment dans des cabarets de Floride. Elle est maintenant une chanteuse établie et peut se permettre de toucher à différents styles musicaux sans en être tributaire. Elle interprète des airs country comme "Reste avec lui", "C'est par mon genre" du film Nashville, "Un jour à la fois" ou bien se laisse tenter par le glamour du disco ("Prends-moi", "Je survivrai") sans pour autant s'identifier à un répertoire unique. Elle peut se faire nostalgique, le temps de quelques duos ("Ce soir je fête mon amour pour toi" avec Johnny Farago, "Quand va-t-on m'aimer" avec Renée Martel) et même s'offrir une collaboration avec le réputé Yoland Guérard pour la chanson "Quand l'amour".
À la radio, elle anime Le réveil de Michèle, une émission matinale à CKVL en 1977 et 1978. Elle devient ensuite meneuse de revue au Caf' Conc' du Château Champlain de Montréal où elle présente pendant six mois en 1978 et 1980 les revues de music-hall C'est magnifique et Les années folles. En 1982, pour la première fois de sa carrière, Michèle Richard donne une série de récitals à la Place des Arts et au Grand Théâtre de Québec. Affligée par le décès de son père, l'année précédente, elle lui rend hommage en chanson avec "J'entends son violon" que lui écrit Lambert en 1983. Celle-ci devient sa chanson fétiche et marque un tournant dans sa carrière discographique. Les albums suivants "Madame", "Profession artiste" et "Heureuse enfin" sont conçus à son image, par des auteurs qui s'identifient à sa démarche, notamment Lambert et Diane Juster qui lui offre "La chanteuse populaire".
Michèle renouvelle l'expérience des grandes salles en 1985 avec un spectacle intitulé Femme. En 1988 et 1989, la chanteuse anime avec beaucoup de succès la série estivale de variétés Garden party (TQS) avec Serge Laprade. La SRC lui consacre une émission spéciale également intitulée Femme en 1988. Après quatre années d'absence sur disques, elle lance, en 1989, l'album "Heureuse enfin", puis anime, pendant quelques semaines en 1990, l'émission Le 3505 à TQS. Elle effectue un retour sur disques en 1994 avec l'album "Michèle intemporelle", enregistré à Paris, tout comme les nouveaux enregistrements réalisés par Bernard Estardy d'une sélection de ses plus grands succès, parue en 1996 sous le titre "Je suis libre".
Comme comédienne, Michèle Richard a tenu des rôles dans les téréromans Mont-Joye (SRC, 1974-75) et L'or du temps (TVA, 1985-92), dans la pièce humoristique Madame son père (1975) avec Gilles Latulippe au Théâtre des Variétés de Montréal, dans les téléséries Manon (SRC, 1985) et Paparazzi (TVA, 1997). Au cinéma, elle a tourné dans les films L'explosion (1971), Un ordinateur au coeur (1985) et La Postière (1991) de Gilles Carles.
Au début des années 2000, dans la veine des émissions de télé-réalité, Michèle Richard est pressentie par la chaîne musicale MusiMax pour être le sujet d'une série où la caméra épie l'artiste au quotidien et présente hebdomadairement un résumé de son parcours, tant au niveau de sa vie personnelle que de sa démarche artistique. La série diffusée en 2003 est suivie d'une deuxième saison l'année suivante et précède de peu un disque de nouvelles chansons, son premier en dix ans, où elle reprend des standards remontant au milieu du XXe siècle comme "De quoi a-t-il l'air ce soir" (version de "The Way You Look Tonight"), "Besame Mucho" et le succès de Jacques Normand qui donne son titre à l'album "Les nuits de Montréal". La chanteuse propose aussi une interprétation du récent succès de Pink Martini "Je ne veux pas travailler" et deux pièces inédites "Fini tout ça" et "J'reviendrai".
Jacques Matti a publié en 1969 une série d'entrevues avec la jeune chanteuse, Michèle Richard raconte Michèle Richard, aux Éditions de l'Homme. Celle-ci a elle-même rédigé le livre Ti-Blanc, mon ami, mon père chez Presses libres, en 1983, et Être belle à 50 ans: mes secrets de beauté en 1995.
On peut visiter le site officiel de Michèle Richard.
Source
Ce texte biographique a été rédigé par Robert Thérien, chercheur et spécialiste de la chanson québécoise et actualisé par l'équipe de Québec Info Musique.