Aussi connus sous | Paradise Boys, Claude Atkins et les Million-Airs |
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Membres de la formation | Claude Atkins, Arthur Furlotte, Bernard Furlotte, Johnny Furlotte |
Carrière professionnelle | 1960-1967 |
Comme plusieurs groupes de la première vague qu'on désignera sous le nom de génération yé-yé, les Million-Airs ont fait leurs premières armes en tant qu'interprètes de succès du rock'n roll américain et de pièces instrumentales. C'est sous le nom de Paradise Boys que les frères Arthur, Bernard et Johnny Furlotte se font connaître au début des années 60. Ils sont bientôt rejoints par Claude Vézina qui troque alors sa guitare pour la basse et devient le chanteur attitré du groupe. Bien qu'encore adolescent, Claude a déjà présenté quelques spectacles avec son camarade Claude Cloutier sous le nom des Two Kids.
Les Paradise Boys se produisent dans les centres paroissiaux et pour les loisirs des recrues des forces armées, essentiellement à Ste-Foy et à Valcartier. Leurs premières sorties en province ont lieu à Saint-Anselme, Sainte-Croix et Saint-Ferréol où ils font partie d'un spectacle de variétés incluant musique, chant, magie et comédie. Un peu plus tard, leur collègue et magicien Guy Camirand présente des enregistrements de répétition des Paradise Boys au jeune promoteur Bob Chamberland qui contacte à son tour la maison de disques London, filiale de Decca. Faisant preuve d'un certain flair (on est à l'automne 1963 et la vague des groupes se limite encore au style instrumental que professent les Mégatones et quelques autres formations de jeunes guitaristes), London Records se montre ouverte à l'idée et le groupe se rend enregistrer un premier 45 tours dans la métropole québécoise, non sans s'être trouvé une nouvelle identité.
Cherchant un nom à consonance francophone, les quatre jeunes musiciens se désignent dorénavant comme Les Million-Airs, reflétant leur ambition de jouer un million d'airs différents bien davantage que l'aspiration à la richesse matérielle. Sages espérances d'ailleurs, car les membres du groupe ne seront guère consultés pour leur propre mise en marché. Ce n'est qu'une fois le disque diffusé à la radio que les musiciens apprennent sa sortie. La ballade sentimentale "Il faut se quitter" est progressivement préférée à la face B plus dansante: "Viens chérie", sur rythme de mashed potatoe.
L'existence de ces enregistrements profite tout de même au rayonnement du groupe, celui-ci étant de plus en plus en demande, notamment au Manoir Chaudière, à Saint-Georges de Beauce. Tout en revenant régulièrement à cet endroit qui deviendra leur chateau-fort, les Million-Airs se font connaître dans tout l'est du Québec et le 45 tours se glisse discrètement dans quelques palmarès locaux. Si bien que le groupe est invité à se rendre à nouveau en studio où sont gravées deux nouvelles compositions de Claude Atkins. Comme la plupart des orchestres locaux, les Million-Airs profitent naturellement de l'engouement de la jeunesse pour le groupe britannique des Beatles, alors en pleine ascension. Les ventes dépassent rapidement les 20 000 exemplaires et "Un soir de pluie" devient un des slows indispensables à toute soirée dansante. Ses créateurs sont invités dans la plupart des régions québécoises: Gaspésie, Côte-Nord, Abitibi, Saguenay... l'exception étant la région de Montréal, toujours un peu distincte de la province sur le plan musical.
Du côté de la Capitale, les gens de Québec peuvent les entendre en personne dans de nombreux centres de loisirs, écoles ou auberges. À l'hiver 1965, on les retrouve au cabaret Chez Gérard et au Colisée où ils sont de la distribution du Carnaval des artistes. 1965 marque le sommet de la carrière des Million-Airs. Au printemps, le groupe lance son troisième 45 tours. Cette fois c'est le côté rythmé qui est préféré à la chanson sentimentale. "Le petit restaurant du coin" devient presque instantanément un succès massif partout en province, étant l'une des rares alternatives à l'incontournable "Ya ya" de Joël Denis. Ce succès est vite adopté par le public et par la plupart des musiciens qui le garderont à leur répertoire pendant les décennies à venir.
Maintenant vedettes à part entière, les Million-Airs se voient invités aux émissions télévisées Surboum, Teen Club et Jeunesse d'aujourd'hui. Dans ce dernier cas, le groupe se voit dans l'impossibilité de répondre à l'appel, étant sous contrat pour un engagement à Sept-Îles à la date indiquée. Cette occasion manquée allait leur amener une certaine réprobation des médias montréalais qui titraient «Les Million-Airs disent non à Montréal». Bel exemple d'indépendance et de fidélité à son public!
En novembre le groupe revient au Colisée de Québec pour la Revue des Étoiles 65, aux côtés des Hou-Lops, César et les Romains, Ginette Reno, Marthe Fleurant et plusieurs autres artistes choyés des palmarès. Constamment en tournée, le quatuor voit s'écouler plus d'un an entre la parution sur disque de son succès et un prochain 45 tours. Bien que "J'étais son copain" donne lieu à une sonorité très moderne, le soliste s'y faisant adepte de leurs contemporains internationaux des Rolling Stones, le public préfère à nouveau le titre instrumental. "Sois fidèle" ne connaîtra toutefois jamais le chiffre des 55 000 copies atteint par son prédécesseur.
À partir de ce moment, le parcours du groupe stagne. Les engagements se succèdent mais on constate peu de nouveaux développements. Toujours sur la route, ses membres ont la surprise d'apprendre l'existence d'un microsillon réunissant les principaux enregistrements parus sur 45 tours et quelques inédits, sans en avoir été avertis par la maison de disques. La pochette n'affiche aucune photo et se limite à un étalage des titres éparpillés, comme on en retrouvait quelques années auparavant pour les compilations à rabais. Musicalement, les nouveaux courants musicaux amènent certaines divergences au sein de l'équipe et le chanteur-bassiste accepte l'invitation des Del-Hir, un autre groupe de Québec que Claude rejoint à l'automne 1967. Pour leur part, les frères Furlotte s'orientent du côté country et accompagnent divers chanteurs dont Magella le Beauceron sous le nom des Cheminots. On les retrouve aussi comme musiciens pour Renée Martel ou Willie Lamothe avant de devenir les Virginiens dans les années 70.
Quelques semaines à peine après avoir rejoint les Del-Hir, Claude et ses nouveaux compères se retrouvent en studio et la maison London lance deux 45 tours simultanés, attribués respectivement à Claude Atkins et à Marc Adams. Les quatre chansons sont des compositions d'Atkins et démontrent l'évolution du compositeur vers le R&B "Je ne sais plus quoi faire" (chantée par Marc Adams) et la chanson jazzée "C'est ta faute". La carrière des Del-Hir se poursuit jusqu'en 1980 mais Claude quitte le groupe en 1976 et se produit ensuite en duo pendant plusieurs années puis en tant qu'artiste solo jusqu'à l'aube du nouveau siècle.
En 1998, la maison MusiSelect réunit l'oeuvre discographique de "Claude Atkins et les Million-Airs" en édition DC. Le chanteur se produit aussi à l'invitation de groupes voués à la mémoire et à la diffusion actuelle du répertoire des artistes de l'époque yé-yé tels les Fauves et Memories. En 2004, avec le support de nouveaux complices, Claude Atkins et les nouveaux Million-Airs se font remarquer à Joly, en juillet 2004, à l'occasion du Festival Rétro de l'endroit.
Le groupe était constitué de:
Le groupe a aussi compté dans ses rangs: