29 mars 2008 (QIM) – En 1987, l'auteur-compositeur François Guy et l'interprète Chloé Sainte-Marie unissaient leurs voix pour les besoins de la chanson thème du film de Gilles Carle consacré à la rétrospective marquant le cinquantenaire de l'ONF. Le titre "Cinéma, cinéma" est maintenant devenu une référence pour divers projets relatifs au 7e art. Depuis quelque temps, le double DC "Cinéma, cinéma" complète la rétrospective amorcée par ce documentaire et ravivée par l'exposition L'Aventure cinéma, présentée au Musée de la civilisation, à Québec, en 2006-2007.
Cette fois, point de décors, de maquillages, de costumes et autres accessoires. En fait, il s'agit avant tout d'être à l'écoute de nombreuses chansons-thèmes du cinéma québécois des cinquante-et-quelques dernières années. L'initiative en est due à Pierre Marchand, fondateur de MusiquePlus et maintenant président d'Archambault Musique, qui s'est entouré du producteur Martin Leclerc des disques Trilogie et d'une équipe-conseil réunissant Emmanuelle Héroux, le recherchiste Robert Thérien et Denis Héroux. Celui-ci, toujours aussi passionné de cinéma et récemment invité à partager son expérience au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l'Université de Montréal, souhaiterait d'ailleurs à moyen terme établir une chaire de cinéma.
En trente et un titres, cette double compilation DC nous transporte des années cinquante (Les lumières de ma ville dont le thème est chanté par Monique Leyrac), soixante (L'Initiation où l'on a pu entendre ce qui allait devenir le premier succès de Diane Dufresne: "Un jour il viendra mon amour" ), soixante-dix (le cartoonesque IXE-13 où Louise Forestier et Les Cyniques se partagent "The French Canadian Dream") et quatre-vingt (Le Matou dont le "Monsieur Émile", personnifié par Guillaume Lemay-Thivierge à l'âge de huit ans, est célébré par Marie Michèle Desrosiers et Pierre Bertrand) jusqu'aux succès de foule des dix dernières années que sont Les Boys, Séraphin, Les Aimants et Le papillon bleu dont les chansons respectives ont été popularisées par Éric Lapointe, Isabelle Boulay, Dumas & Isabelle Blais et Marie Élaine Thibert. On peut même y trouver quelques pièces inédites qui figurent pour la première fois sur disque: "Reste avec moi" par Diane Tell, tirée du film Bonheur d'occasion, et "Tourner" qui valut à Daniel Bélanger le Jutra de la Meilleure musique originale, pour le film L'Audition en 2005
Rencontré à l'occasion de la tournée de promotion pour "Cinéma, cinéma", monsieur Héroux rappelle l'épopée et les embûches qui ont marqué le développement de cet art qui est aussi une industrie culturelle en soi: « Après une période d'apprentissage, il fallait que le cinéma occupe l'avant-scène. C'est ce qu'il a fait avec les films chocs de la fin des années soixante, les premiers qui soient devenus rentables et qui n'avaient eu recours, à l'époque, à aucune subvention gouvernementale. Quelques années plus tard, une fois que des structures de soutien ont été mises en place, plusieurs ont eu la tentation de faire des films à l'intention des critiques avant tout. Les salles se sont vidées! Il a fallu une lente maturation pour aboutir à une industrie solide et aussi diversifiée qu'aujourd'hui. Nous sommes dans une période stimulante mais il faut toujours rester alerte et ne pas se reposer sur nos lauriers. » soutient le réalisateur et producteur. Puisse l'écoute de cette trentaine de mélodies provenant de films tournés au Québec susciter un intérêt pour certaines réalisations des années passées et encourager ceux qui rêvent d'en créer de nouvelles à donner suite à ces rêves!