Une collaboration de Gisèle Bellerose
2 décembre 2008 (QIM) - Après quelques tentatives infructueuses, faute de billets disponibles, j'ai pu assister à la supplémentaire de Claude Dubois, intitulée Chanter Dubois, qui eut lieu le 20 novembre dernier, au Grand Théâtre de Québec. J'ai constaté l'immense popularité de l'artiste et ainsi compris les raisons pour lesquelles les billets s'envolent rapidement.
Une fébrilité palpable règne dans la salle Louis-Fréchette bondée d'admiratrices et d'admirateurs dont l'âge varie de la mi-vingtaine à la mi-soixantaine. Les musiciens prennent place, le « tendre voyou » démarre la fête avec "Artistes", "Pas question d'aventure", "Femmes ou filles". Il fait alors une pause pour saluer l'auditoire et l'inviter à participer activement à un test de chorale animé à la façon de Gregory Charles. Le public est conquis et la magie opère.
La première partie fait remonter un lot de souvenirs avec ce que Dubois appelle « son ramassage de vieilles tounes méconnues » qui ne le sont pas tant qu'il pense, telles "Le mangeur d'étoiles", "En voyage", "Bébé jajou la toune" en passant par "L'infidèle", "Derrière mes yeux" ou "Femme de société". Cette dernière, imposant succès du début des années quatre-vingt, a marqué le retour de Dubois à sa sortie de Portage, endroit qu'il décrit comme une maison de vacances pour adultes. Le rock à saveur country "Comme un million de gens" nous entraîne vers l'entracte dans un état suave laissant présager une suite vibrante en émotions.
En seconde partie, le charismatique sexagénaire raconte ses débuts avec "Ma petite vie" et "J'ai souvenir encore". Suivront une panoplie de trésors impérissables de cet auteur compositeur interprète particulièrement prolifique, notamment "Tu peux pas", "Si Dieu existe", "Laisser l'été avoir 15 ans" et plusieurs autres. Généreusement, il présentera trois rappels: "Le blues du businessman", paroles de Luc Plamondon et musique de Michel Berger, "Plein de tendresse" et "Besoin pour vivre" véritable apothéose qui fera bondir les spectateurs avant que son « Merci Québec, merci mes amours » ne déclenche une ovation monstre.
L'accompagnement musical, sous la direction d'Alain Sauvageau, était assuré par sept musiciens chevronnés (violon, batterie, guitare, basse, trompette, saxophone, clavier et piano). Chacun d'eux a offert une performance solo, nous permettant d'apprécier son talent individuel. Des éclairages survoltés complétaient le paysage artistique. J'ai été impressionnée par ce show fort bien soigné, tout en me permettant une suggestion: l'ajout de quelques nouvelles chansons, en début de seconde partie, donnerait un regard tourné vers le futur et éliminerait certaines longueurs.
Les détracteurs de Claude Dubois peuvent lui reprocher un tas de trucs, mais nul ne peut nier ses innombrables qualités, à savoir une couleur vocale caractéristique, la richesse de ses textes et son vaste répertoire, un humour décapant, des propos actuels parfois mordants et une propension à s'entourer d'une équipe talentueuse. Dubois charme par sa simplicité, son authenticité et l'amour du public qui l'anime, dans son désir constant depuis plus de quarante ans, de faire de chaque prestation un moment privilégié et inoubliable.
En mars 2008, Claude Dubois a été admis au Panthéon des auteurs compositeurs canadiens.