Un commentaire de Richard Baillargeon
Gaston Miron
30 novembre 2009 (QIM) – La rencontre sur la scène Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec, le mercredi 25 novembre, fête de la Sainte-Catherine, de Douze hommes rapaillés interprétant le poète Gaston Miron alliait à la fois la solennité et la proximité d'une réunion autour d'un poète tenant salon, avec amis et complices. Si quelques-unes des voix de l'album "Douze hommes rapaillés chantent Gaston Miron" manquaient à l'appel, d'autres invités les ont relayés, autour du noyau rassemblé par Gilles Bélanger et Louis-Jean Cormier.
En un peu plus d'une heure et demie, ce sont une vingtaine de textes, la plupart chantés mais parfois récités, ponctués d'extraits d'entrevues intemporelles avec le poète, que le public s'est vu offrir sans entracte. Et il a savouré le tout dans un silence respectueux, appréciant chaque mot, chaque intonation, hormis pendant quelques crescendos musicaux où les paroles peinaient à se faire entendre. La séquence différait quelque peu de celle gravée sur l'album toujours bien en vue au palmarès, mais le parcours était tout de même familier, débutant par "Je marche à toi" interprété par Yann Perreau et se terminant sur "Parle-moi" par l'initiateur du projet, Gilles Bélanger.
En cours de route, on aura reconnu "Mon bel amour" par Jim Corcoran, "Au sortir du labyrinthe" par Vincent Vallières, "Désemparé" rendu par Yves Lambert qui reviendra un peu plus tard soulever l'enthousiasme avec le célèbre "Retour à nulle part" (Ça ne pourra pas toujours ne pas arriver...). Soirée de recueillement plutôt que spectacle au sens coutumier, Douze hommes rapaillés a suscité de chauds applaudissements et un sentiment de reconnaissance chez une foule très diversifiée, depuis les étudiants jusqu'aux retraités grisonnants.
Le spectacle et le disque sont des réalités fort réjouissantes. Souhaitons qu'ils en amènent plus d'un à ouvrir les bouquins de l'auteur, remplis à ras bord de sève créatrice et d'appels à la vie.