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Communion amérindienne - Chloé Sainte-Marie au GTQ

Un commentaire de Roger T. Drolet

Chloé Sainte-Marie – photo:  Pierre Dury

Chloé Sainte-Marie – photo: Pierre Dury

26 février 2010 (QIM) – La vie est faite de rencontres et Chloé Sainte-Marie les enchaîne passionnément depuis bien longtemps déjà. Elle a trouvé son chemin depuis Gilles Carle, son bien-aimé pygmalion récemment décédé, jusqu'aux terres ancestrales ignorées des Québécois francophones, sinon pour leurs richesses naturelles!

Son plus récent spectacle, qui vient à peine de naître, était transposé au Grand Théâtre de Québec, ce mercredi 17 février, avec la même finesse et la même émotion que celles auxquelles l'artiste nous a habitués depuis qu'elle prend les mots et les musiques des autres pour les rendre encore plus vrais, à sa façon unique et émotivement contagieuse.

"Nitshisseniten e Tshissenitamin" (Je sais que tu sais), c'est le disque et maintenant le spectacle en réel, qui regroupe 16 chansons, toutes de Philippe McKenzie et livrées en langue innue. Contribution volontaire: la voix enregistrée de sa grande amie « Bibitte », Joséphine Bacon, qui ponctue habilement les présentations en français de l'interprète et avec qui celle-ci dialogue, matérialisant davantage la présence autochtone. La communication entre le blanc et l'autre, qu'on appelait jadis peau-rouge.

Une riche expérience au pays où la nature fait encore partie de la vie, contrée d'amitié, de méditation mais aussi de désenchantement pour ce peuple mal-aimé, si proche mais si loin de nous. Outre l'expérience artistique, cette démonstration poétique et musicale porte un enseignement visant le nécessaire rapprochement de nos peuples. En cela, le pari de Chloé est une belle réussite, transcendant l'art.

Intimiste, avec des éclairages, des projections et une sono feutrés, la chanteuse remplit la scène avec une belle sobriété. Elle présente les chansons flanquée de Réjean Bouchard et de Gilles Tessier qui l'accompagnent aux guitares, claviers et voix.

Gilles Carle est omniprésent dans cette production. Par son concours direct durant la conception et, bien entendu, dans l'esprit et le coeur de sa partenaire fusionnelle. Mais consciemment ou non, en quelques années et quatre disques, sa muse a pleinement développé son unicité artistique, propre aux grands créateurs.

Un public conquis d'avance, plus ceux et celles que la belle rumeur a convaincu de se présenter en salle. Plusieurs places vides malgré tout à cette première québécoise. Cette tournée se poursuivra au moins jusqu'en juin prochain. Ne boudez pas votre plaisir.