Une collaboration de Gisèle Bellerose
7 avril 2010 (QIM) – En cette semaine sainte 2010, le Grand Théâtre de Québec présentait, du 31 mars au 3 avril, MusicMan - Le pouvoir de la musique avec Gregory Charles. Ce spectacle, scénarisé par le talentueux Serge Postigo, est un voyage musical dans le temps afin de rappeler à nos mémoires, le souvenir de grands entertainers du siècle dernier.
Dans une salle remplie de baby-boomers, parsemés de quelques jeunesses, avec dix minutes de retard, le rideau se lève sur un petit garçon, personnifiant le jeune Gregory, qui entame une version remaniée de la chanson "Ordinaire" de Robert Charlebois. Puis, le protagoniste fait son entrée et nous invite à découvrir avec lui les deux super pouvoirs de la musique, soit le pouvoir du souvenir et le pouvoir du temps. Selon la théorie de Gregory Charles, la musique serait beaucoup plus révélatrice de l'histoire d'une société que les livres d'histoire...
La première partie, consacrée au pouvoir du souvenir, a été une rencontre avec des music men et music women ayant marqué l'histoire musicale, notamment Paganini, Alys Robi, Frank Sinatra, Stevie Wonder en passant par Elvis Presley, Elton John, Barbra Streisand, Nat King Cole et plusieurs autres, sans aucune distinction de genres. Ensuite, il a tenu à rendre hommage à sa mère, atteinte d'Alzheimer, qui fut son professeur de piano et la première personne qui a cru en lui, et à qui il voue une profonde admiration. Sa touchante interprétation d'"Un souvenir heureux", popularisée par Diane Dufresne, fut un moment chargé d'émotion. Il en a profité pour remercier tous les aidants naturels qui s'occupent des personnes en perte d'autonomie.
Au retour de l'entracte, pour illustrer le pouvoir du temps, Gregory s'est servi de l'impro et de ses connaissances encyclopédiques impressionnantes. Il a invité un couple de l'assistance, marié depuis plus de 40 ans, et a retracé les grands moments de leur vie en y associant une chanson. A suivi un sprint musical improvisé de 25 extraits de chansons populaires en 25 minutes, Gregory demandant aux spectateurs de lui donner une année se situant de 1945 à nos jours, et pour chaque année choisie, il a interprété un bout d'une chanson marquante de l'année en question. De plus, ce jukebox vivant se permet même de les varier à chaque soir.
Flanqué de six excellents musiciens, fidèles complices de ses folies, et de deux choristes, il a oscillé d'un genre à l'autre avec une aisance naturelle déconcertante. De flamboyants éclairages ont mis en évidence ces trésors musicaux. Ce fut une performance fort intéressante, nonobstant le fait que ce verbomoteur intarissable et hyperactif est parfois un peu étourdissant à suivre.
Pour ceux et celles qui aimeraient voir ou revoir MusicMan - Le pouvoir de la musique, Gregory Charles a annoncé son retour au Capitole de Québec, pour 15 représentations supplémentaires, du 8 au 31 décembre 2010. Avis aux intéressés!