Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Jesse Cook
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15 avril 2010 (QIM) – La vie nous réserve parfois de drôles de surprises. Alors qu'il se rendait à Cuba pour un retour aux sources de la rumba, Jesse Cook s'est plutôt retrouvé en Colombie à la découverte d'une musique traditionnelle appelée vallenato. C'est de son séjour à Bogota qu'est né "The Rumba Foundation", un album qui propose un heureux mélange de musique espagnole, cubaine et colombienne.
De passage au Capitole de Québec, le 10 avril dernier, deux ans après sa dernière visite chez nous Jesse Cook nous a fait découvrir ce riche univers sonore qui lui est propre. Ce guitariste virtuose, dont les doigts jouent plus vite que leur ombre, nous en aura mis plein les oreilles avec des rythmes entraînants, aux allures parfois carnavalesques. Les spectateurs venus faire la fête ne se sont pas fait prier pour se lever et danser, surtout en deuxième partie de spectacle.
Ce citoyen du monde, qui s'est taillé une réputation enviable avec sa musique mariant la rumba cubaine au flamenco espagnol et à la musique gitane, était accompagné de 6 musiciens. En parfait gentleman il s'efface à maintes occasions, laissant tour à tour le guitariste, le bassiste, l'accordéoniste, le violoniste et les percussionnistes occuper le devant de la scène. Chez tous, on sentait cette joie d'être là, une joie communicative.
Sur son récent disque, la musique de Jesse Cook se veut tantôt joyeuse, tantôt triste. Pour lui, pas de demi-mesures, pas de musique cool. Mais ce soir-là l'heure n'était pas à la tristesse et la seule pièce mélancolique entendue est le ravissant "Tuesday Child". Quant au reste, que des rythmes endiablés, des airs entraînants qui nous font nous trémousser sur notre chaise, sans que l'on s'en rende compte.
Toutes les pièces présentées sont instrumentales à l'exception de deux dont "Cecilia" du célèbre duo Simon and Garfunkel, dans une version délirante qui leur a valu une ovation monstre.
Dès son arrivée sur scène une très belle chimie s'est installée entre cet artiste torontois et le public. Il faut lui rendre hommage pour ses louables efforts mis à s'adresser aux spectateurs en français. Un français parfois maladroit mais qu'on lui pardonne aisément, tant il devise avec son public simplement, familièrement, l'invitant même à lui poser des questions.
Il avait été prévu trois pièces en rappel. Il en aura fallu finalement quatre pour calmer les ardeurs d'une foule qui voulait que la fête se poursuive toute la nuit. Et après plus de deux heures de musique effrénée, Jesse Cook paraissait aussi frais et dispo qu'en début de concert. De la grande classe.
Cet ambassadeur de la musique des Amériques, ce guitariste hors pair, capable de jouer de son instrument comme s'il s'agissait d'un tam-tam, nous a laissé la tête pleine de rumba, de flamenco et de vallenato et une envie folle de bouger et de découvrir ses albums.