Un commentaire de Roger T. Drolet
Randall Spear – photo: Martine Rouleau
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Site officiel de Randall Spear
20 juin 2010 (QIM) – Je connais Randall Spear depuis un peu plus d'un an. En avril 2009, j'avais en effet le plaisir de lui remettre un prix pour Québec Info Musique lors d'un gala artistique de sa ville d'adoption, Québec. Et pourtant, je n'avais pas encore eu l'occasion de le voir sur scène malgré la sympathie que j'ai ressentie pour l'homme et l'intérêt que j'ai pour sa musique enregistrée. C'est maintenant chose faite puisque j'assistais, ce mardi 15 juin, à une représentation de son spectacle Slow Parade donnée au Théâtre de la Bordée de la Capitale.
Il est très à l'aise sur les planches, ce Québécois dont le grand-père était d'origine irlandaise. Il chante en anglais mais présente son matériel en français. Il affirme ses influences haut et fort: Neil Young, Dylan, Cohen. On retrouve aisément ces géants dans les mélodies de Randall, notamment grâce à des arrangements folk à l'américaine et à des thèmes respirant l'humanisme.
Fort bien entouré par quatre complices qui ont autant de plaisir que lui à jouer, Randall fait le tour de son récent album, "Slow Parade", en toute simplicité, laissant tomber ici et là quelques anecdotes sur son parcours de prof d'anglais, de papa et d'amant de la musique (pas nécessairement dans cet ordre J) qui permettent au public de mieux apprécier la signification de ses textes. Une chanson dédiée à sa conjointe "When You Were Away", une autre composée lorsque l'une de ses filles était bébé "Sweet Marianne" et encore une autre pour son père "Song From An Empty Chair"... et la liste continue ainsi.
S'accompagnant toujours à la guitare acoustique, l'auteur-compositeur-interprète laisse ses amis de scène livrer pleinement leur soul: Sophie Denis à la voix, Manon Turcotte à l'accordéon, Louis Fernandez à la basse et Christian Morissette à la batterie. Les arrangements sont toujours simples et soignés et comme il n'y a ni guitare électrique ni clavier, c'est tantôt l'accordéon, tantôt la basse électrique qui livrent les subtilités harmoniques. Le travail vocal de Sophie est également fort remarquable autant comme choriste que lors des parties solistes; et le chanteur ne manque pas de le souligner à l'auditoire.
Randall a pris du galon ces dernières années et offre maintenant des compositions à plusieurs musiciens réputés mais, comme artiste soliste, il offre également un spectacle fort bien équilibré où la douceur, le rythme et l'émotion alternent et riment avec les petites et grandes réalités de la vie contemporaine. La centaine de spectateurs présents ce soir-là a vivement apprécié. On a bien besoin d'artistes positifs de cette trempe dans notre univers hallucinant et tonitruant pour nous ramener les pieds sur terre... intelligemment.
Mais Randall, à quand un texte dans la langue de Richard Séguin? Tu pourras ainsi continuer à élargir ton public!
Dans un avenir rapproché on pourra voir Randall Spear dans l'Ouest canadien et ici et là, au Québec.
Cette soirée fut la première d'une série de concerts intitulée Heroes, an ultimate unpluggged event, qui amènera aussi à Québec Annette Campagne et Juliel au cours des prochains mois.