Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Violons du Roy
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8 décembre 2010 (QIM) – Comment commenter la plus récente prestation de Bernard Labadie et de ses Violons du Roy en moins de 500 mots?! Il en faudrait facilement plus de 2 000 pour parler de ce qui est sans doute l'un des meilleurs concerts de l'année 2010.
L'an passé à pareille date, Bernard Labadie nous avait gâté en dirigeant coup sur coup "Le Messie" de Georg Friedrich Haendel et "L'Oratorio de Noël" de Jean-Sébastien Bach. Deux concerts qui avaient enchanté non seulement les mélomanes de la Capitale québécoise mais aussi ceux de New York et de Los Angeles. Pour Maestro Labadie, la barre était donc haute en ce premier jeudi de décembre et pourtant c'est avec élégance qu'il l'a rehaussée un peu plus, avec un autre concert inoubliable qui ouvrait en quelque sorte la saison des Fêtes.
La soirée a débuté avec une courte cantate du compositeur allemand Dietrich Buxtehude, pour choeur et orchestre. "Das neugeborne Kindelein" (Le petit enfant nouveau né) aura permis à la Chapelle de Québec de se mettre en voix pour la suite du programme.
Les premiers véritables frissons de plaisir sont venus avec le "Gloria en Ré majeur, RV 589" du célèbre compositeur vénitien Antonio Vivaldi. La présence sur la scène du Palais Montcalm de Marie-Nicole Lemieux y était pour beaucoup. Elle nous revenait toute auréolée du prestigieux prix décerné par l'Académie Charles-Cros dans la catégorie soliste lyrique, grâce à son album "Ne me refuse pas" enregistré avec l'Orchestre national de France, sous la direction de Fabien Gabel.
Notre fougueuse contralto était accompagnée des sopranos Lydia Teuscher et Teresa van der Hoeven. Les trois se sont montrées en parfaite symbiose avec le choeur et l'orchestre. Mais il faut bien reconnaître que les arias de Marie-Nicole Lemieux demeurent parmi les beaux moments de cette oeuvre interprétée de façon très festive.
Le ravissement s'est poursuivi avec la majestueuse "Missa in tempore belli (Messe pour un temps de guerre) de Franz Joseph Haydn. Connue aussi sous le nom de "Paukenmesse (Messe aux timbales)" cette oeuvre fait référence à un conflit qui opposait l'Autriche à la France au moment de sa création. C'est avec grand plaisir que nous retrouvions la soprano Lydia Teuscher et la contralto Marie-Nicole Lemieux accompagnées cette fois-ci du ténor James Taylor et du baryton-basse Andrew Foster-Williams.
Cohésion, clarté, dynamisme, harmonie, élégance, tout dans cette oeuvre n'était que réjouissance pour l'oreille et l'esprit. Bernard Labadie a su obtenir de ses musiciens de belles sonorités orchestrales riches et chatoyantes. Le Choeur tout en majesté nous faisait regretter de ne pas l'entendre plus souvent.
La soirée avait commencé en beauté avec le lancement d'un livre sur la grande aventure des Violons du Roy. Rédigé par la musicologue Irène Brisson, cet ouvrage fort bien illustré retrace l'histoire de cette formation musicale qui a su au fil des ans acquérir ses lettres de noblesse. Un magnifique cadeau à déposer au pied du sapin à Noël.