Notes de lecture par Richard Baillargeon
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Le Moulin à paroles
17 décembre 2010 (QIM) – Nous sommes quelques milliers à avoir vécu l'événement sur place, en tout ou en partie. Nous sommes encore plus nombreux à en avoir été témoins via la diffusion continuelle, sur les ondes télé du Canal Vox ou d'Illico, que ce soit en direct ou à l'occasion de rediffusions dans les jours qui ont suivi et en septembre 2010.
Mais il est maintenant possible de revenir en septembre 2009, les 12 et 13 du mois, grâce au superbe livre grand format Sous haute surveillance, le Moulin à paroles, publié par L'Instant Scène (section des Éditions L'Instant même), réunissant les images, les mots et cette ambiance tout à fait perceptible qui a fait de ce Moulin à paroles un événement unique.
On y retrouve les photos de chaque participant-lecteur, des extraits de la centaine de textes partagés et redécouverts à cette occasion et un rappel utile du contexte dans lequel le Moulin s'est tenu, malgré une opposition aussi vive que difficile à expliquer, si ce n'est par une tendance innée à l'amnésie volontaire. Et le livre est éloquent sur ce point, tant dans la genèse de l'événement (en intro), certains retours médiatiques et quelques artéfacts pertinents. Il demeure que l'immense majorité du contenu (les pages 15 à 150 sur un total de 183) s'abreuve à la mémoire directe de l'événement.
Ce qui est doublement réjouissant, c'est que la parution de Sous haute surveillance, le Moulin à paroles ne constitue pas un chapitre final, loin s'en faut, au dit Moulin mais risque d'en assurer définitivement « aujourd'hui et pour toujours » la pérennité. D'abord par la beauté de l'objet, excellente suggestion de cadeau et trésor inestimable « qu'on voudra léguer à nos enfants et à nos petits-enfants » comme le mentionnait Biz lors de son mot de bienvenue, mais aussi grâce à la version virtuelle et participative qui est déjà en chantier, permettant bientôt à tout citoyen de l'enrichir à son tour, en mode wiki!
Bien plus, on apprenait, lors du lancement de l'ouvrage au coeur du Vieux-Port de la capitale québécoise, que déjà se sont tenus d'autres Moulins, et qu'on souhaite laisser libre cours à d'autres initiatives du genre pour le futur, dans des écoles, des villages, en des occasions aussi variées que le voudra l'inspiration. Le souffle de la parole est vivant et comme le vent, il n'est pas destiné à un seul Moulin.
Comme le mentionne le texte d'introduction, signé des quatre initiateurs de l'événement, Brigitte Haentjens, Sébastien Ricard, Biz et Pierre-Laval Pineault, on y retrouve « cinq siècles de mots, dits, écrits, murmurés, lancés ». Je me souviens? Oh que oui!