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Le souffle de Léo au Babylone

Un commentaire de Richard Baillargeon

25 mai 2012 (QIM) - Les plus informés parmi les résidents de Québec savent qu'il se trouve encore des espaces privilégiés de rencontre entre artistes et public. L'un de ces havres est le Café Babylone qui, depuis 2007, propose une programmation intimiste (la place peut accueillir un maximum de 60 personnes) en plus d'offrir des menus qui invitent au voyage.

Les plus curieux, au pays de la chanson, ont eu vent ou même participé aux activités qu'organise Pierre Jobin et ses Oiseaux de passage, redevenus migrateurs depuis 2004. Depuis que ces derniers n'ont plus pignon sur rue, Pierre et ses collaborateurs se posent en divers endroits, de l'accueil à domicile jusqu'au festival en salle de 3 jours (éditions 2010 et 2011 de Limoilou m'en chante).

Inévitablement, les deux initiatives allaient croiser le feu, sacré il va de soi, et la chose s'est répétée à quelques reprises depuis l'hiver dernier.

La plus récente de ces initiatives, que j'ai eu le plaisir d'expérimenter, a eu lieu le mercredi 23 mai au dit Café. La visite-invitée de ces Oiseaux avait pour nom Monique Brun et pour inspiration Léo Ferré, Léo 38 comme elle a intitulé sa chaleureuse et confidente prestation. Confidente car la dame chante, récite, évoque l'homme-poète a cappella, sans micro, comme lorsqu'on est entre amis.

En un peu plus d'une heure qui en ont paru à peine la moitié, nous avons pu survoler en toute discrétion le parcours du célèbre Monégasque depuis l'enfance, la rencontre d'un certain Ravel, le régiment, dénouant le fil d'un parcours pas si différent au fond que celui de bien des quidams qui ont vécu le pensionnat, la guerre, les désillusions, à la nuance que Léo a su exprimer ce que d'autres ont pu ressentir ou refuser même de le ressentir.

Que dire de plus? Ceci: si vous voyez le nom de Monique Brun sur une affiche, n'hésitez pas à noter le moment du rendez-vous. Vous aurez l'occasion de connaître un peu mieux l'homme que dissimulait « l'immense provocateur » et de découvrir pourquoi Léo 38.