Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Andrea Lindsay et Luc De Larochelière
21 février 2013 (QIM) – Après un long silence, Luc De Larochelière nous avait présenté en 2010 "Un toi dans ma tête", album surprenant et surtout prenant. Avec ses chansons à saveurs autobiographiques, il levait un voile sur ses déceptions amoureuses, ses désespérances, ses espoirs aussi, avec grande finesse et authenticité.
À l'automne 2012, il nous étonnait encore avec un nouveau disque, enregistré cette fois-ci en duo avec sa complice musicale et compagne de vie, Andrea Lindsay. "C'est d'l'amour ou c'est comme" peut se voir comme un prolongement de "Un toi dans ma tête", l'essentiel des onze chansons étant ici aussi comme autant de variations sur l'Amour avec un grand A.
Quoi de mieux en ce soir de Saint-Valentin, que d'accepter l'invitation de ces deux tourtereaux à découvrir le fruit de leur collaboration. Des chansons interprétées par la belle voix claire et cristalline d'Andrea se mariant à celle plus grave et plus puissante de Luc. Sur la scène du Théâtre Petit Champlain, ils formaient un duo agréable à entendre.
Chacun étant excellent parolier, leurs textes, parfois simples, parfois recherchés touchent aisément les coeurs. Ils prennent plaisir à décliner l'amour parfois sous le signe de la légèreté "C'est d'l'amour ou c'est comme", flirtant avec l'autodérision "Le problème avec toi", la tendresse ("L'espoir du jour qui se lève", "Mad dogs and english men", "Tiergarten"), l'émerveillement "Dans tes yeux".
Chanter en duo des chansons d'amour est assez fréquent. Chanter le désamour l'est peut-être moins. Comment rester insensible en découvrant "Tu ne m'aimes pas", ou redécouvrant "Beauté perdue" une des plus belles chansons de Luc, chacun se partageant les couplets.
Andrea Lindsay est une Ontarienne francophile qui compte à son actif deux albums: "La belle étoile" et "Les sentinelles dorment". Luc De Larochelière est un vieux routier dont nombre des chansons font désormais partie de notre patrimoine musical. Chacun a parsemé le spectacle de quelques-unes de ses compositions originales. C'est ainsi que les "Si fragile", "Si j'te disais reviens" ou "J'ai vu" de Luc partageaient le programme avec les "Gin Bombay", "Les yeux de Marie" ou "Demain dès l'aube" d'Andrea.
Pour les accompagner dans cette aventure, deux comparses de Luc, son directeur musical et talentueux multi-instrumentistes Étienne Ratthé et le claviériste Jean-François de Bellefeuille auquel se joignait le bassiste et guitariste Sylvain Quesnel.
Lindsay De Larochelière comme ils prenaient plaisir à s'appeler, nous auront offerts un beau cadeau de Saint-Valentin avec un spectacle bien équilibré, parsemé de propos humoristiques et de réflexions sur l'amour. En nous déclinant ce sentiment intense sous différentes facettes, on se surprenait à la fin de la soirée à croire que finalement l'amour existe encore.