Un commentaire de Roger T. Drolet
Caracol – photo: Maude Chauvin
26 février 2013 (QIM) – Native de Québec mais grande exploratrice de la planète et des êtres qui la peuplent, Caracol, l'escargot musical, nous apparaît quand et où elle le veut bien. Ce samedi 23 février, sous une neige légère, c'est au Vieux Bureau de Poste de Lévis, à quelques pas du Saint-Laurent, qu'elle débarque en formule trio. C'est dans cette petite salle où il fait toujours bon se retrouver que la chanteuse musicienne nous fait profiter d'une prestation impeccable quasi privée.
Si elle préfère l'avion au bateau pour fouiller les continents, elle transporte toujours avec elle son bagage de musiques et de mots qui nous font voir les décors du dedans, les repères et les angoisses d'une femme éprise de la vie mais qui doute toujours.
Pourtant, elle n'a pas à s'en faire puisque ses voyages de jeunesse puis ses explorations artistiques avec DobaCaracol et sa volonté d'aller toujours plus loin dans son art sont garants d'une qualité artistique certaine.
Sur scène, en toute simplicité et avec une belle aisance à communiquer directement comme si elle connaissait chaque spectateur, elle se présente au naturel en enchaînant une sélection de titres des trois beaux disques parus sous son nom depuis 2008. Ainsi, "All the Girls" et "Fantômes", recréent des "Feux d'artifice" dignes d'un Blanc mercredi...
De sa voix douce et virevoltante et grattant le ukulélé ou la guitare à sa guise Carole Facal, de son véritable nom, alterne entre le français et l'anglais, langues dans lesquelles elle compose aisément depuis des années. Souvent, l'éclairage est principalement dirigé vers sa personne mais tout au long de la prestation d'une heure et demie, ses acolytes Audrey-Michèle Simard (voix, percussions, xylo) et Manuel Gasse (guitares, voix, percussions) unissent leurs talents à celle qui occupe le centre de la scène. La complicité est évidente entre ces musiciens dont l'inspiration traverse sans problème le quatrième mur.
Parmi mes pièces préférées figurent "Le livre de la colère" ainsi que "Certitudes" et, en rappel, la touchante "Tennessee Me", empruntée aux Secret Sisters, où le trio a brillé par ses harmonies vocales sans amplification.
La première partie fut assurée par la jeune Héra Ménard, originaire de Québec, qui a remporté un prix SOCAN en 2012.