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Hommes rapaillés: couleurs symphoniques, disque et concert
Texte de Ariane Cipriani
2 avril 2014 (QIM) – Les deux premiers disques, parus en 2008 et 2010, ont été reçus comme un ravissement. L'hommage à la poésie dense et vaste de Gaston Miron se poursuit et prend cette fois des couleurs symphoniques.
Le public retrouve les Jim Corcoran, Michel Rivard, Daniel Lavoie et autres, unis à un orchestre de 24 musiciens. Louis-Jean Cormier, porteur du projet depuis le début, en signe avec Martin Léon la direction artistique et la réalisation. La sensibilité des musiques de Gilles Bélanger reste au coeur de cette nouvelle version. Ces compositions se prêtent maintenant aux arrangements orchestraux de Blair Thomson, toujours inventif.
Les nouveaux arrangements font des clins d'oeil aux mots de Miron et saluent leur musicalité propre. Car chaque vers de Miron résonne et galope d'un mot à l'autre, avec une profondeur et une infinité de sens. Les cuivres, les bois et les cordes se rencontrent et se répondent. Ils évoquent tour à tour la nature, l'errance et, surtout, l'immense quête d'amour du poète national.
Toute sa vie, Gaston Miron a cherché le coeur réel des mots comme on cherche le coeur d'un arbre. Fils de charpentier, il publie ses premiers poèmes dès les années 50, poèmes qui trouvent rapidement un écho chez les amoureux de la langue, en quête de lumière et d'identité, eux aussi.
C'est en 1953 que Miron fonde la maison d'édition de poésie L'Hexagone, avec notamment les cinéastes Gilles Carle et Louis Portugais. Fervent nationaliste, beuglard en soif de liberté, mélancolique mais plein d'humour, Miron a le désir intarissable d'une absolue littéracie. Ce n'est qu'en 1970 que les écrits de cet humble génie de la langue sont regroupés dans ce recueil fondateur intitulé L'homme rapaillé.
Dans ce nouvel écrin de beauté qu'est "La symphonie rapaillée", sa parole résonne encore.
À venir: Les douze hommes rapaillés en concert avec L'OSM. À la Maison symphonique de Montréal, les 7 et 8 mai 2014.
Source
Espace.mu
