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I Musici nous convie hors des sentiers battus

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

I Musici de Montréal

I Musici de Montréal

30 juillet 2014 (QIM) – Dans le cadre du Festival international du Domaine Forget, c'était au tour d'I Musici de se produire à Saint-Irénée, en ce samedi 26 juillet. Cet orchestre de chambre, fondé en 1983 par le regretté violoncelliste et chef d'orchestre Yuli Turosvsky, a depuis longtemps acquis ses lettres de noblesse. Depuis 2011, Jean-Marie Zeitouni en assume la direction artistique.

Chaque concert d'I Musici représenterait une expérience unique de découvertes et d'émotions, de chaleur et de virtuosité. C'était on ne peut plus vrai avec le programme concocté par le Maestro qui nous invitait à délaisser l'autoroute des valeurs sûres pour explorer des sentiers peu fréquentés.

Ainsi, le nom de Gustav Holst est associé à son chef d'oeuvre "Les Planètes". Mais c'est à sa "Suite Saint-Paul" que nous avons eu droit. Et si plusieurs considèrent que le "Concerto pour violon en Mi mineur, op. 64" de Félix Mendelssohn est un des grands chefs d'oeuvre de ce compositeur, combien savent qu'en 1951, le grand violoniste Yehudi Menuhim découvrit un autre "Concerto pour violon en Ré mineur", écrit alors que Mendelssohn n'avait que 13 ans.

Toujours hors des sentiers battus, "Rakastava" est certainement une oeuvre méconnue du compositeur finlandais Jean Sibelius. Écrit à l'origine pour choeur, l'oeuvre devait faire l'objet d'une transcription pour orchestre à cordes par Sibelius lui-même. Et si le nom d'Arvo Pärt est de plus en plus connu, il est encore très rare que l'on retrouve inscrite au programme une oeuvre de ce compositeur estonien.

Programme audacieux donc, mais rendu avec brio par cette formation d'une quinzaine de musiciens. Ce qui nous émerveillera tout au long de cette soirée est la pureté du son de cet orchestre à cordes. Un son rendu exceptionnel, grâce à l'acoustique de la salle Françoys-Bernier. Mais la réussite de cette soirée tient aussi pour beaucoup à l'engagement total des musiciens dans chaque pièce et au travail remarquable de la violoniste solo Julie Triquet.

Autant avec le concerto de Mendelssohn que "Fratres" d'Arvo Pärt, nous avons eu le privilège de découvrir en Vadim Gluzman un violoniste exceptionnel. Il est surprenant de découvrir combien un jeune prodige de 13 ans a su écrire une oeuvre exigeant autant d'adresse que de virtuosité de la part du soliste, alors que "Fratres" est une oeuvre planante, méditative, demandant beaucoup d'intériorité de l'interprète. Dans un cas comme dans l'autre Vadim Gluzman aura été l'homme idéal de la situation établissant une belle synergie avec les musiciens.

Comme pour remercier son public de l'avoir suivi hors des sentiers battus, Jean-Marie Zeitouni a terminé la soirée avec la suite "Du temps de Holberg, op. 40" une des oeuvres les plus célèbres et les plus connues du compositeur norvégien Edvard Grieg. Le Maestro a insufflé un véritable vent de fraîcheur dans la salle, dirigeant avec précision un ensemble d'une grande cohérence et qui compte de nombreux enregistrements à son actif.

À consulter

Vadim Gluzman