Les
Séguin

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Parcours

Notes biographiques
Aussi connus sous --  
Membres de la formation Marie-Claire Séguin, Richard Séguin
Carrière professionnelle 1972-1976   

Dès l'adolescence, les jumeaux Richard et Marie-Claire Séguin se produisent devant leurs premiers publics. Au sein du trio folk Les Nochers, puis en duo sous le nom de Richard et Marie, ils déballent leur lot d'interprétations dans les boîtes à chansons du temps. En 1968, ils sont élus Découverte du Patriote où ils jouent en première partie de plusieurs chansonniers dont Félix Leclerc.

L'année suivante, ils rejoignent des amis musiciens et électrisent leur répertoire tout en se hasardant à créer leurs premières compositions, au sein du groupe La Nouvelle Frontière. La popularité de la nouvelle formation les prend un peu au dépourvu mais constitue en même temps une première école du show-business. Le temps de quelques tournées et de deux albums de créations du groupe, les divers intervenants du milieu artistique ont l'occasion de se faire une idée assez précise du potentiel des deux Séguin.

C'est d'ailleurs sous ce simple patronyme que le duo se présente, un peu plus tard, à l'instigation de leur ami Gilles Valiquette. La première carte de visite du duo est une version électrique de la chanson "Le train du Nord" de Félix Leclerc. La mélodie, d'inspiration bluesée, convient parfaitement au traitement des musiciens, que ce soit la guitare électrique de Gilles Valiquette ou l'harmonica de Richard Séguin, sans parler des vocalises de Marie-Claire Séguin qui donnent une dimension appropriée bien qu'inattendue au succès du patriarche ainsi projeté à nouveau sur les ondes radiophoniques.

Ce n'est que plusieurs mois plus tard, cependant, que les nouveaux fans du duo, de plus en plus nombreux chaque jour, peuvent se payer l'écoute complète d'un premier album. Simplement titré "Séguin", celui-ci contient un nouvel enregistrement de leur succès "Le train du nord" en plus des inquiétants "Génocide" et "Som Seguin" qui traitent des aléas de la condition autochtone. On remarque la présence, dans l'entourage du groupe, d'une solide équipe. Outre le guitariste Valiquette, le réalisateur René Letarte (ex-Bel canto), l'orchestrateur Richard Grégoire, l'ingénieur du son Quentin Meek demeureront eux aussi de fidèles collaborateurs du duo. Les Séguin sont à nouveau sous les feux de la rampe mais cette fois ils choisissent davantage le contexte où ils désirent se produire. Les premières parties seront dorénavant choisies en fonction des affinités avec leurs partenaires. Quand ils ne font pas des apparitions exclusives, au programme de petites boîtes, ils partagent les grandes scènes avec des pairs comme Diane Dufresne, Jacques Michel, Claude Dubois, Claude Léveillée et bien sûr Félix Leclerc.

Envisageant l'échéance du contrat qui les lie à la compagnie Warner Brothers, en 1975, ils se retirent pour concocter ce qui sera sur disque leur chef-d'oeuvre absolu. "Récolte de rêves", bien qu'enregistré en plein hiver québécois, respire le plein air et les grands espaces, preuve que le voyage peut aussi être intérieur. La douceur des ambiances vocales, la pertinence des textes (dont un de Gilles Vigneault "Chanson démodée" et un autre de Raoul Duguay "Les saisons"), la qualité des arrangements et la richesse des mélodies font de "Récolte de rêves" un des albums phares de l'époque. Les producteurs d'une série documentaire sur la jeunesse des années soixante-dix ne s'y tromperont d'ailleurs pas, puisqu'ils choisiront le titre "Les enfants d'un siècle fou" comme motif principal de leur document. Parmi les autres oeuvres qu'on retrouve sur cet album, mentionnons "Hé Noé", "À la pleine lune" et "Le roi d'à l'envers".

Les nombreuses apparitions en public, la complicité des membres de leur équipe, tout cela tend à faire de la tribu Séguin un milieu de plus en plus autarcique. Il se passe plus d'un an avant que le groupe ne retourne en studio, dans l'espoir de donner une suite à leur grand oeuvre. Le nouvel opus "Festin d'amour" paraît à l'automne 1976, sur étiquette CBS. Bien qu'il bénéficie de conditions similaires et de l'apport de la plupart des collaborateurs de l'année précédente, le résultat n'est pas comparable. L'enregistrement apparaît plus intimiste, de facture agréable mais sans la magie qui transparaît sur "Récolte de rêves". Le groupe doit le sentir aussi, puisque bientôt chacun des Séguin annonce de nouveaux projets en solo: Marie-Claire en prévision d'un premier album, Richard dans une aventure inédite en compagnie du chanteur du groupe Harmonium, Serge Fiori, qui aboutira à la superproduction "Deux cents nuits à l'heure". Depuis ce temps, les carrières des jumeaux continuent d'évoluer en parallèle.