Nom véritable | Victor Stefan Vogel |
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Aussi connu sous | Vic Vogel |
Naissance | 1935-2019 |
Carrière professionnelle | 1957-2019 |
On peut dire de Vic Vogel, à propos de son lien avec la musique, qu'à l'égal d'un Gaulois fictif mais non moins célèbre (Obélix), qu'il est tombé dedans lorsqu'il était tout petit. C'est à cinq ans qu'il prend ses premières leçons de piano. À quatorze ans, il est suffisamment reconnu pour que des radios aient recours à ses services. On est alors à la fin d'une époque où la plupart des émissions musicales avaient recours à un orchestre maison qui jouait généralement en direct.
L'arrivée de la télévision amène de nouvelles avenues pour les musiciens, juste au moment où la radio opère le passage de la musique live à la diffusion de musique enregistrée, conséquence, entre autres, de l'arrivée du format 45 tours. Au début des années cinquante, âgé d'à peine seize ans, il débute une carrière dans les clubs de nuit où les conditions sont plus épiques mais les salaires plus consistants, si l'orchestre attire la clientèle.
Vic réussit aussi à se procurer son propre piano, un instrument qu'il paie 1 800 $, une fortune à l'époque de ses seize ans, en 1951. Par la suite, il décide de compléter sa formation et apprend notamment l'arrangement et la composition avec l'aide de Michel Hirvy, pianiste et formateur d'origine polonaise. Parallèlement à ses cours, le jeune Vogel n'en délaisse pas la scène pour autant. Au milieu des années cinquante, il a l'occasion de travailler avec un grand nombre de jazzmen qui séjournent à Montréal et avec plusieurs vedettes de la musique pop au Québec. Boulimique de musique, il travaille aussi comme arrangeur et chef d'orchestre à Radio-Canada.
Les années soixante pointent et la scène se transforme. Exit les big bands et place à des petites formations comme celle de Lee Gagnon. Des artistes de passage ont aussi recours à ses services. Puis c'est le grand événement de l'Exposition universelle de Montréal ou Expo 67. Plusieurs musiciens souffrent des effets indirects que l'événement entraîne, notamment la fermeture de plusieurs boîtes suite à certaines mesures visant à moderniser la ville. Pour Vic Vogel, les retombées seront plus positives puisque le Maire de la métropole, Jean Drapeau, a recours à ses services pour les cérémonies d'ouverture et de clôture de l'événement international. À ce sujet, l'ayant appris de la bouche-même du principal intéressé, Christophe Rodriguez raconte que pour en finaliser les préparatifs, certaines des rencontres entre le maire et le directeur musical avaient lieu dans des... salons funéraires. Il en sera de même lors de la planification des cérémonies liées aux Jeux de la XXIe Olympiade, tenus à Montréal en 1976.
Vic est un conteur-né et dans le livret de son récent album "Je joue mon piano”, Christophe Rodriguez rapporte nombre d'anecdotes liées au personnage. L'une d'elle a trait à un certain contrat pour lequel un chèque avait été émis au montant d'un cent! Une autre rappelle les premiers contacts avec le groupe rock Offenbach et son frontman Gerry Boulet. Cette aventure, survenue entre une série de spectacles au Théâtre des Variétés et des enregistrements pour la télévision nationale, valut au musicien d'être découvert par toute une génération qui n'avait qu'une vague idée de l'existence du jazz au Québec. Le spectacle et l'album "Offenbach en fusion" avec le Vic Vogel Big Band vont donner une nouvelle couleur aux chansons d'Offenbach et marquer la consécration définitive de "Georgia On My Mind", déjà au répertoire de Gerry, auprès des moins de trente ans. Le disque allait remporter le Félix du disque rock de l'année 1980.
En 1982, un premier album est commercialisé sous son propre nom, dix ans après un enregistrement plus confidentiel réalisé pour le compte de la radio publique canadienne. L'expérience se répétera en 1984 mais le résultat ne pourra être entendu sur DC qu'au début des années 90. Outre le groupe Offenbach, on peut aussi l'entendre sur des albums de certains artistes pop dont les Jérolas, Alys Robi, Johanne Blouin et plusieurs autres.
En tant qu'artiste soliste, Voc Vogel publie l'album "Piano solo", enregistré en public au Vieux Clocher de Magog, en 1993. Reprenant des airs d'origines et de cultures diverses, le pianiste y propose des relectures instrumentales de chansons de Vigneault "J'ai pour toi un lac", Leclerc "Bozo", Piaf "Hymne à l'amour", et une dizaine de ses propres compositions d'inspiration cubaine "Habanos", sud-américaine "Expresso Brazilien", hongroise "Touch Me Magyar" ou des clins d'oeils à ses maîtres en musique, tels "Ballad For Duke".
Quelques années plus tard, il fonde la maison de disques V V Records et peut ainsi graver en toute liberté les albums qu'il désire. Outre ses prochaines parutions, l'artiste réalise les compilations "Montréal Jazz & Blues", des albums de Dean Cottrill, Alex Bellegarde et autres amis musiciens. Habitué du Festival de jazz de Montréal, sa réputation lui permet de se rendre à l'extérieur du pays comme musicien invité à de nombreux événements de prestige. Il se lie d'amitié avec plusieurs artistes cubains dont il affectionne la culture musicale, notamment le pianiste Chucho Valdez et le chanteur Alfredo Morales Chiquitin, surnommé le Bing Crosby de Cuba, artiste avec qui il donne de nombreux concerts et à qui il donne l'occasion de graver deux DC, sur son étiquette V V Records, en 2004 et 2005, à son studio La Majeure
En 2005, par le truchement de la CBC / Radio Canada, Vic Vogel est choisi par l'Union européenne de radiodiffusion (UER) pour diriger le Swinging Europe, formation de seize musiciens qu'il puise à même un projet étudiant réunissant des musiciens de 45 pays. Le passage de cette troupe à Gatineau, le 7 mai 2005, est enregistré et donne lieu à l'album "Hommage à Oscar Peterson" ainsi qu'à un documentaire télévisé, tourné à la même occasion.
Toujours aussi créateur et enthousiaste, Vic enregistre en une séance, un jour de février 2006, seul avec son instrument, le contenu du DC "Je joue mon piano" et le document vidéo témoin qui l'accompagne sous format DVD. Celui-ci y voisine un document semblable tourné autour du contenu de "1 + 1 = 2". Un troisième disque inclus au coffret propose les versions française et anglaise du film L'homme de Cuivre/The brass Man, ainsi que le making of du disque audio et des images d'archives avec Offenbach ainsi que d'autres en tournée en Europe. À l'automne 2007, il est invité à assurer l'ouverture du Festival des musiques sacrées de Québec, événement pour lequel il puise entre autres sources, au Concert Of Sacred Music déjà donné par Duke Ellington en 1966.
On peut visiter le site officiel de Vic Vogel.