Pierre
Harel

 Pierre Harel

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Parcours

Notes biographiques
Nom véritable Pierre Harel 
Aussi connu sous --  
Naissance 1944   
Carrière professionnelle Depuis 1961   

Pas facile d'être à la fois intellectuel et rocker dans le Québec des années 60 et 70. À vrai dire, ce ne l'était pas plus ailleurs, à moins de s'appeler Dylan ou Morrison, ou encore Lennon, et ce ne l'est plus tellement de nos jours pour diverses raisons, à commencer par la fameuse rectitude politique ou sociale. Sauf que dans notre contexte de presqu'Amérique, cette forme d'art a été plus longtemps qu'ailleurs boudée par les commentateurs de la scène culturelle. On reprochait aux premières générations (la prolifique époque yé-yé) sa superficialité; on trouvera leurs successeurs trop bruyants à une époque où le retour à la terre se faisait au son du pipeau. C'est dans ce contexte qu'à l'adolescence, Pierre Harel s'initiera à la scène et à diverses formes d'expression. S'intéressant tôt à la communication par le biais des arts, ses deux principales passions étaient la chanson et le cinéma. Il compose tôt ses premiers textes de chansons et se présente sur scène avec une guitare, se produisant en première partie de Félix Leclerc lors d'un passage du poète dans la région des Laurentides. Une oeuvre du jeune auteur-compositeur "Joël le marin" allait d'ailleurs être bientôt reprise et endisquée par un trio de folk-singers, les Trois Badours, quelques années plus tard.

Pendant ce temps, le premier intéressé délaisse les planches pour explorer d'autres avenues. Sa première réalisation comme cinéaste, l'ironique Taire des hommes, est un documentaire portant sur les évènements entourant la parade de la Saint-Jean-Baptiste en 1968. Son prochain projet, intitulé provisoirement Sombreros inutiles, demeure inachevé, la pellicule étant saisie par la police lors des perquisitions d'octobre 1970. Parallèlement, Pierre Harel rencontre les membres du groupe Offenbach Soap Opera qu'il oriente vers le marché francophone avec "Faut que j'me pousse" et "Caline de Blues".

C'est lui qui a l'idée d'organiser une messe-rock à l'oratoire Saint-Joseph de Montréal à l'automne 1972. Le musicien-cinéaste reprend ensuite la réalisation du film Bulldozer dont le tournage avait débuté l'année précédente et où l'on retrouve des personnages aussi différents que Raymond Lévesque, Pauline Julien, Yvan Ducharme, Mouffe ou Tony Roman, mais ne le terminera qu'en 1974 après avoir quitté Offenbach alors que le groupe séjourne en France. Cette aventure européenne devait aussi faire l'objet d'un autre film, tourné par un réalisateur français, Claude Faraldo: "Tabarnak".

À la fin de 1976, Pierre Harel qui s'est remis à l'écriture recrute Michel Lamothe et Roger Belval qui viennent de quitter Offenbach et le guitariste Donald Hince, avec qui il forme le groupe Corbeau auquel s'ajoutent bientôt le guitariste Jean Millaire et la chanteuse Marjolaine Morin. Mais Pierre Harel quitte ce groupe tout de suite après l'enregistrement de son premier album. Il termine alors le film Vie d'ange, qu'il avait entrepris à son retour d'Europe et où il tient l'affiche avec Paule Baillargeon. Les années 80 sont marquées par la découverte de ce qu'il appelle «un autre Québec dont les autochtones étaient les véritables seigneurs». En 1987 il tourne, en vidéo, le film Grelots rouges, sanglots bleus mettant en vedette Luc Matte et Magda Gaudreault. L'année suivante, il tente un nouveau retour à la chanson avec l'album "Tendre ravageur" où il retrouve ses anciens complices Belval et Hince.

En 1991, se forme le nouveau groupe rock Corbach, comprenant Michel Lamothe, Roger Belval, Donald Hince, en plus du claviériste Michel Bessette et bien sûr de Pierre Harel. Cette formation reprend la route et grave deux albums: "Rite Rock" propose les versions définitives d'une bonne douzaine de compositions parues au temps de leurs deux groupes épiques, en décembre 1994, tandis que le second "Amérock du Nord" est un album de nouvelles chansons rock.

En 2000, Pierre Harel s'implique auprès de Michel Lamothe dans son projet familial qui donne lieu à l'album "Willie Lamothe et fils" et au spectacle De Willie à Welly, présenté notamment au Festival western de Saint-Tite et à Expo Québec. L'été suivant, le 4 août 2001, avec l'appui de ses anciens complices des premiers jours: Michel Lamothe, Roger Belval et Johnny Gravel, et du guitariste Bob Champoux, il présente son spectacle Harel chante Félix en colère au Club Soda, lors des FrancoFolies de Montréal. On verra également ce même spectacle à Québec avant qu’une version studio de ce répertoire du géant de La Tuque "Félix en colère" paraisse sur disque dans les mois suivants.

En 2002, Harel et ses acolytes présentent une reprise de la Messe de Morts à l'Oratoire Saint-Joseph. Télédiffusée en direct par Télé-Québec, commémorant ainsi le trentième anniversaire de l'événement de 1972. Entre deux projets, il se retire loin de la ville et s'affaire avant tout à l'éducation de son jeune fils, ayant trouvé son éden en Matawinie dans la région de Lanaudière, aux abords du Lac Taureau. Hélas, l'homme-artiste ne peut vivre longtemps d'amour familial et d'eau fraîche et se voit confronté à d'amères désillusions, si bien que les amis proches ou lointains ont la surprise de lire son message de détresse dans les journaux d'avril 2004. Cet appel à l'aide est entendu et, outre des manifestations de solidarité immédiates, donne lieu à une proposition de la productrice Julie Snyder qui aboutit un peu plus d'un an plus tard à ce que la critique décrit comme le road book (de la même façon qu'on dit road movie) Harel - Rock ma vie aux Éditions Libre Expression. Au même moment, une quinzaine de chansons enregistrées avec les compères de Corbach refont surface sous ce même titre "Harel - Rock ma vie". Cette expérience lui redonne le goût de l'écriture et il parle bientôt d'un futur roman.

Pour consulter les textes de chansons de cet artiste.

Source

Ce texte biographique a été rédigé par Robert Thérien, chercheur et spécialiste de la chanson québécoise et actualisé par l'équipe de Québec Info Musique.